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MALADIE COELIAQUE : Un nouveau traitement qui permet de l’inverser ?

Actualité publiée il y a 4 années 6 mois 4 jours
European Gastroenterology Week
Cette nouvelle technologie pourrait non seulement induire une tolérance immunitaire au gluten chez les personnes atteintes de maladie cœliaque mais s’appliquer aussi à d’autres maladies auto-immunes et allergies.

Cette nouvelle technologie présentée par une équipe de la Northwestern University (Chicago) pourrait non seulement induire une tolérance immunitaire au gluten chez les personnes atteintes de maladie cœliaque mais s’appliquer aussi à d’autres maladies auto-immunes et allergies. Ces résultats d’essai clinique de phase II présentés à l’European Gastroenterology Week (Barcelone) ouvrent l’espoir de reprendre une alimentation normale. De quoi s’agit-il ?

 

Il n'existe actuellement aucun traitement pour la maladie cœliaque qui touche environ 1% de la population et dont l’incidence est en hausse. La maladie auto-immune caractérisée par une réponse immunitaire qui attaque le petit intestin en cas d’ingestion de gluten, entraîne des dommages au niveau de l’intestin grêle. La seule option pour les patients est donc l'évitement du gluten.

D’autres maladies auto-immunes peuvent généralement être traitées avec des immunosuppresseurs qui procurent un certain soulagement, mais affaiblissent le système immunitaire et entraînent des effets secondaires toxiques. Cependant, la maladie cœliaque diffère de nombreuses autres maladies auto-immunes car son déclencheur est bien connu et présent dans la plupart des aliments.

Une nouvelle option de traitement qui rééduque le système immunitaire

Cette technologie est basée sur une nanoparticule biodégradable contenant du gluten qui enseigne au système immunitaire que l'antigène (allergène) est sans danger. La nanoparticule agit comme un cheval de Troie, cachant l’allergène dans une enveloppe « amicale », qui ne déclenche pas donc de réponse du système immunitaire. La technologie a été mise au point dans le laboratoire de Stephen Miller, Pr de microbiologie et d'immunologie à la Feinberg School of Medicine de la Northwestern University. Son équipe a mis plusieurs dizaines d’années à perfectionner la technologie.

 

Comment « ça marche » ? Lorsque la nanoparticule chargée d'allergène est injectée dans la circulation sanguine, le système immunitaire ne s'en préoccupe pas car il considère la particule comme inoffensive. Ensuite, la nanoparticule et sa cargaison sont consommées par un macrophage, essentiellement une cellule qui nettoie les débris cellulaires et les agents pathogènes. Ce macrophage présente l'allergène ou l'antigène au système immunitaire ce qui lui indique de ne pas « s’inquiéter » car le macrophage « en fait son affaire ». Le système immunitaire stoppe alors son attaque sur l'allergène et "revient à la normale".

 

 

L’essai sur la maladie cœliaque : dans cette étude, la nanoparticule est chargée de gliadine, le principal composant du gluten alimentaire, que l’on trouve dans les céréales comme le blé. Une semaine après le traitement, les patients ont été nourris avec du gluten pendant 14 jours. Si les patients témoins -non traités- ont développé une réponse immunitaire marquée à la gliadine et des lésions à leur intestin grêle, les patients traités ont pu manger du gluten avec une réduction substantielle de l'inflammation. Précisément, les patients cœliaques traités avec la nanoparticule « CNP-101 », présentent après ingestion de gluten, une réponse immunitaire inflammatoire réduite de 90% vs les patients non traités.

De plus, la technique apporte une protection de l'intestin grêle contre l'exposition au gluten. « C’est la première démonstration d’efficacité de la technologie » confirme l’auteur principal : « Nous montrons avec cet essai que nous pouvons encapsuler l’allergène pour induire une tolérance à cette substance ».

 

 

Une technique adaptable à de nombreuses maladies : au-delà de la maladie cœliaque, la découverte ouvre la voie au traitement d’autres allergies ou maladies auto-immunes, dont la sclérose en plaques (SEP), le diabète de type 1, l'allergie à l'arachide, l'asthme…Ainsi, concernant la SEP, il est tout à fait possible d’encapsuler la myéline dans la nanoparticule pour induire une tolérance à cette substance. Dans le cas du diabète de type 1, d’encapsuler une protéine de cellules bêta du pancréas pour induire une tolérance à l'insuline.

Cette nouvelle nanotechnologie vient d’obtenir le statut de Fast Track de l’Agence américaine Food and Drug Administration (FDA). Elle a été développée en partenariat avec le laboratoire Takeda qui possède une licence mondiale exclusive pour développer et commercialiser ce médicament expérimental contre la maladie cœliaque.

De prochains programmes cliniques concernant l'allergie aux arachides et la sclérose en plaques sont en cours.

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