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TOXICOMANIE : Stimuler le nerf vague pour réduire le craving

Actualité publiée il y a 7 années 2 mois 3 jours
Learning and Memory

Une approche qui combinée à une thérapie d'exposition pourrait favoriser considérablement l’abstinence, en cas d’addiction aux drogues, c’est ce que nous propose cette équipe de l’Université du Texas à Dallas. Il s’agit ici de stimuler le nerf vague, une thérapie déjà reconnue. Cette thérapie de stimulation du nerf vague montre ici son potentiel à aider les addicts à surmonter la toxicomanie en adoptant de nouveaux comportements. A lire dans la revue Learning and Memory.

Cette étude préclinique menée sur le rat montre que la thérapie de stimulation du nerf vague (vagus nerve stimulation (VNS) pourrait aider les personnes dépendantes à surmonter la toxicomanie. « Quand un patient est accro à une drogue, réapprendre de nouveaux comportements est une thérapie qui a fait ces preuves. Ici, nous montrons chez des rats modèles de toxicomanie que leur addiction est réduite par VNS », explique l'auteur principal Dr Sven Kroener, professeur à l'École des sciences du comportement et du cerveau.


La stimulation du nerf vague, une thérapie déjà approuvée par l'Agence américaine FDA pour d'autres indications (acouphènes, dépression et épilepsie), consiste en l'application d'une légère impulsion électrique à travers le nerf vague, situé dans le cou. Il se trouve que l'UT Dallas est un centre expert de recherche sur la VNS, avec des applications comme la récupération post-AVC, post syndrome de stress post-traumatique (SSPT), le soulagement de l'anxiété ou des acouphènes. Les chercheurs démontrent sur le rat modèle d'addiction à la cocaïne l'efficacité de la thérapie pour l'apprentissage de comportements permettant de réduire leur appétence à la drogue.

Ainsi, les rats devaient appuyer sur un levier qui leur fournissait la cocaïne et déclenchait aussi un son et une lumière. Un jour, cependant, en appuyant sur le levier, les signaux sonores et lumineux avaient disparu. Au fil du temps et avec la VNS, les animaux ont dû réapprendre un nouveau comportement.

Plus encore : lorsque la lumière et le son sont rétablis, les animaux retrouvent leur comportement de craving. Cependant, les animaux qui ont subi le traitement VNS pressent le levier moins fréquemment, soit près de 40 à 50% de moins, suggérant un désir très réduit pour la cocaïne.

Inhiber les mauvaises habitudes, ignorer les mauvais stimuli : en synthèse, combinée avec une thérapie d'exposition, la thérapie par VNS permet d'« éteindre » certains souvenirs. Les chercheurs pensent que la même théorie pourrait s'appliquer aux humains qui tentent de surmonter une dépendance aux drogues. La VNS permet de renforcer les « bons » comportements qui inhibent puis viennent remplacer les mauvaises habitudes. « Une approche à fort potentiel quand combinée à la thérapie d'exposition, qui permet d'ignorer en quelque sorte les stimuli qui déclenchent l'envie ».

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