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CANCER: Gène de la rousseur, gène de la tumeur ?

Actualité publiée il y a 7 années 9 mois 1 semaine
Nature Communications

Un gène « silencieux » pourrait augmenter le risque de cancer de la peau pour des millions de personnes, révèle cette étude internationale : une seule copie d'une variante du gène MC1R, dont 2 copies entraînent des cheveux roux et sont associées aux différents traits de la rousseur, - augmenterait déjà le risque de cancer de la peau. Donc, même pour les personnes sans cheveux roux ! Des conclusions présentées dans la revue Nature Communications, qui viennent confirmer celles de précédentes études.

Une recherche de 2013, publiée dans la revue Molecular Cell, menée sur la souris et des lignées de cellules de peau humaine, révélait déjà que ce variant génétique de MC1R laissait la voie au développement du cancer. Elle mettait ainsi en avant le rôle clé de la protéine, MC1R qui, non mutée, va protéger une autre protéine suppresseur de cancer, PTEN et lui éviter de se « décomposer » lors d'une exposition aux UV.


Les personnes qui ont 2 variantes de l'allèle R ont tendance à avoir les cheveux roux, une peau pâle, des taches de rousseur et ont tendance à « prendre des coups de soleil ». On sait aussi que ces personnes ont un risque plus élevé de cancer de la peau, mélanome ou d'autres types. Mais la révélation de l'étude porte sur les personnes, très nombreuses elles, qui ne portent qu'une variante R. Au seul Royaume-Uni, ce serait le cas de 25% de la population… Ces porteurs n'ont pas forcément des traits associés à la rousseur et, selon ces nouvelles données présentent néanmoins un risque élevé de cancer de la peau.

Mais une seule copie suffit à augmenter le risque de dégradation de l'ADN : précisément, les chercheurs du Wellcome Trust Sanger Institute, de l'Université Nacional Autonoma de Mexico, de la Boston University School of Medicine, de Cambridge, du Royal College of Surgeons (Irlande), de la Yale University, de l'Université de Leeds ont examiné l'ADN de tumeurs de la peau de 405 patients diagnostiqués avec mélanome, pour identifier d'éventuelles caractéristiques génétiques entre les cellules de porteurs d'allèles R et de non-porteurs. Les chercheurs ont vérifié si les échantillons avaient 1 ou 2 variantes du gène « allèle R », puis évalué le nombre de mutations dans 6 grands gènes impliqués dans la réparation de l'ADN. Leur analyse montre que :

· les tumeurs de personnes avec 1 ou 2 variantes de l'allèle R ont un niveau 42% plus élevé de mutations de l'ADN, vs les personnes sans variantes de l'allèle R,

· il y a peu de différence dans les niveaux de mutation observés chez les personnes porteuses d'1 ou de 2 copies du gène muté. Ce qui suggère qu'un grand nombre de personnes sans aucun trait associé à la rousseur pourraient être à risque élevé tout en l'ignorant.

· les cultures cellulaires en laboratoire montrent une reprise de la réparation de l'ADN dans les cellules « nettoyées » de ces variants génétiques.

· cette variante sur MC1R entraîne un effet comparable à un vieillissement supplémentaire de 21 ans, concluent les auteurs.

Bref, 1 ou 2 « allèles R » ont des effets similaires sur les mutations de l'ADN et le risque de cancer. Mais si les personnes à cheveux roux sont plus susceptibles d'éviter le soleil, les gens sans cheveux roux, mais avec une variante R de l'allèle peuvent aussi porter plus de mutations d'ADN parce que plus exposés au soleil ? Conclusion, quel que soit la couleur de peau ou des cheveux, il faut se protéger contre les risques de l'exposition solaire.

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