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EXERCICE INTENSIF: Les effets cardiotoxiques possibles

Actualité publiée il y a 8 années 1 mois 2 semaines
Canadian Journal of Cardiology

Si un mode de vie sain implique une pratique régulière de l’exercice, cette étude australienne alerte sur les effets « cardiotoxiques » possible d’une pratique trop intensive. Ainsi, chez les athlètes, une augmentation de l'incidence des arythmies a été constatée. Ensuite, il existe une association bien démontrée entre la fibrillation auriculaire (FA) et l’exercice d’endurance. Enfin, si ces conclusions, publiées dans le Canadian Journal of Cardiology suggèrent que l'exercice extrême peut provoquer des arythmies graves, il faut rappeler que ces événements restent très rares et que le risque cardiaque reste donc faible en valeur absolue.

Cependant, on ne peut ignorer les preuves, de plus en plus nombreuses de ces effets cardiotoxiques de l'exercice intensif, mais aussi des modifications structurelles permanentes qu'une telle pratique entraîne sur le cœur. C'est bien l'objectif de cette étude qui explore les controverses et les limites, et finalement, appelle à de grandes études prospectives sur l'effet de l'exercice intense sur la structure et la fonction cardiaques.


L'auteur principal, le Dr. La Gerche, chef du service de « cardiologie sportive » du Heart and Diabetes Institute (Melbourne) rappelle tout de même, en préambule, les bénéfices indéniables de la pratique de l'exercice. Il n'est donc pas question de remettre en cause les bénéfices de l'exercice de faible et moyenne intensité, Mais l'auteur, qui a effectué une méta-analyse des données disponibles, rappelle aussi les données de la science soutenant l'association entre la pratique du sport à long terme et l'augmentation de la prévalence de la fibrillation auriculaire, expliquée par un effet d'altération auriculaire chronique.

En particulier l'exercice d'endurance : c'est l'une des principales conclusions de l'analyse, la pratique prolongée de l'exercice d'endurance peut entraîner des changements cardiaques indésirables chez certains athlètes. Plus généralement, l'auteur montre, à travers cette analyse, que l'exercice, finalement assimilable à un traitement, implique une relation dose-réponse supposant qu'à des doses élevées, le risque d'effets indésirables augmente.

Chez les personnes déjà fragilisées par une anomalie sous-jacente : seconde conclusion importante, l'exercice intensif va agir comme un déclencheur chez les personnes qui sont déjà sensibles en raison d'une anomalie sous-jacente. Mais l'objectif principal de l'étude est bien là, de regarder si l'exercice intense peut de manière indépendante, déclencher l'évènement cardiaque…

Enfin, l'auteur souligne l'abondance de petites études de cohortes « éclipsées par de grandes études de population soutenant les bienfaits de l'exercice », mais à des niveaux d'exercice inférieurs à ceux couramment pratiquée par les grands sportifs. Les réponses manquent. « L'absence de grandes études prospectives sur l'exercice pratiqué à haute intensité représente la plus grande lacune dans la littérature à ce jour », conclut-il. Donc, en cas de pratique intensive, le conseil de base reste un suivi par le cardiologue ou le médecin du sport.

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