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MICI: Le microbiote fongique, une nouvelle cible prometteuse

Actualité publiée il y a 8 années 2 mois 2 semaines
Gut

Le microbiote fongique ou la partie de la flore intestinale composée de champignons et de levures s’avère elle-aussi déséquilibré chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), révèle cette étude de l’AP-HP/Inserm, présentée dans la revue Gut. Des données toutes nouvelles sur cette flore fongique intestinale encore peu étudiée, qui révèlent aussi des différences en fonction du type de maladies et la topographie des lésions.

On sait déjà que le microbiote intestinal joue un rôle dans la survenue des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, des maladies inflammatoires chroniques du système digestif évoluant par crises et phases de rémission. De précédentes études ont déjà montré les bénéfices d'un microbiote diversifié et un déséquilibre de la composition en bactéries du microbiote chez les patients atteints de MICI, avec une augmentation de bactéries pro-inflammatoires et une diminution de bactéries anti-inflammatoires. Cette altération pourrait être influencée par des facteurs génétiques et pourrait jouer un rôle actif dans l'inflammation intestinale.


L'équipe de chercheurs (AP-HP, équipe AVENIR-ATIP- Inserm, Inra, UPMC), dirigée par le Dr Harry Sokol, du service de gastro-entérologie et nutrition à l'Hôpital Saint-Antoine, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, AP-HP, a utilisé une méthode de séquençage à haut débit pour analyser la composante fongique du microbiote de patients atteints de MICI. Cette analyse constate :

· un ratio plus important de certains chanpignons : Basidiomycota (vignette), Ascomycota et Candida albicans (Visuel) et une présence plus faible de Saccharomyces cerevisiae chez les sujets atteins de MICI vs en bonne santé,

· une perturbation du réseau de connections entre bactéries et champignons dans l'intestin des patients atteints de MICI,

· des déséquilibres dans la composition fongique du microbiote propres à certaines MICI : ainsi, chez un patient souffrant de la maladie de Crohn, la diversité des champignons est augmentée relativement à celle des bactéries, ce qui n'est pas le cas dans la rectocolite hémorragique.

Cette étude met non seulement en évidence le rôle du microbiote fongique dans le développement ou la sévérité des MICI mais suggère qu'il pourrait être envisagé comme une nouvelle cible thérapeutique. Le Dr Sokol, auteur principal de l'étude conclut : « On pourrait imaginer diminuer la charge des champignons pro-inflammatoires ou au contraire enrichir le microbiote avec des champignons protecteurs. En termes de recherche, cette étude offre des pistes pour une meilleure compréhension des relations complexes entre bactéries et champignons dans l'intestin et leur rôle dans la physiologie ainsi que dans les maladies humaines ».

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