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AUTISME: Un nouveau biomarqueur enfoui dans un pli du cortex

Actualité publiée il y a 8 années 3 mois 1 semaine
Biological Psychiatry

Un marqueur cérébral spécifique de l'autisme, détectable à l’IRM dès l'âge de 2 ans, c’est la découverte d’une équipe française (CNRS, Université d'Aix-Marseille et AP-HM) qui va contribuer à un meilleur diagnostic de ce trouble et donc à sa prise en charge plus systématique et plus précoce. Ces données, présentées dans la revue Biological Psychiatry: Cognitive Neurosciences and Neuroimaging, montrent en effet un lien entre la profondeur d’un pli situé dans une zone du cerveau impliquée dans le langage et la communication et les compétences de communication chez les enfants autistes.

Car moins le « sulcal pit » est profond, plus les compétences en termes de langage sont limitées, expliquent les chercheurs. Le sulcal pit étant le point le plus profond de chaque sillon du cortex cérébral, à partir duquel se développent les plis présents à la surface du cerveau, très tôt au cours du développement de l'enfant.


En cas d'autisme, l'anomalie repérée ou le marqueur identifié consiste en un pli moins profond au niveau de l'aire de Broca, une région du cerveau spécialisée dans le langage et la communication. Or on sait que les troubles du spectre autistique (TSA) affectent principalement les relations sociales et la communication. De récentes études ont montré, par IRM, qu'ils sont associés à un développement anormal du cerveau et, en particulier du cortex cérébral.

Ici, l'équipe a observé via IRM les sulcal pits chez 102 jeunes garçons âgés de 2 à 10 ans, atteints d'autisme typique, ou de trouble envahissant du développement ou exempts de TSA. En comparant les résultats d'imagerie, ils constatent, chez les enfants atteints de TSA, une profondeur moindre du sillon vs les enfants des autres groupes. De plus, cette atrophie très localisée se trouve corrélée aux performances de communication chez le groupe d'enfant autistes : plus le sulcal pit est profond, plus les compétences en termes de production de langage sont limitées.

C'est donc un nouveau biomarqueur du TSA, détectable à l'imagerie, qui vient d'être identifié et pourra être combiné à l'examen des signes cliniques, pour le diagnostic de l'autisme. Ensuite, dans de nombreux cas, alors qu'en France et dans de nombreux pays, le diagnostic de l'autisme reste tardif, ce marqueur permettra un diagnostic et donc une prise en charge plus précoces, ce qui déterminant pour le succès de la thérapie.

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