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OBÉSITÉ, DIABÈTE : Pourquoi l'exercice n'a pas sur tout le monde les mêmes effets

Actualité publiée il y a 7 années 2 jours 4 heures
Nature Medicine

Pourquoi la pratique du même exercice n’entraîne pas toujours les mêmes effets chez différents sujets ? La réponse de cette équipe de l’Université de Kanazawa est simple : Chez les patients atteints de diabète de type 2, d’obésité et de maladie du foie gras, une protéine, la sélénoprotéine P produite alors en excès induit des protéines anti-oxydantes qui réduisent le niveau d'oxygène réactif produit par l'exercice physique. « On dit » que ces patients souffrent de « résistance à l'exercice ou à l’effort », bref, ils ne répondent plus à l’exercice physique. L’étude, présentée dans la revue Nature Medicine apporte donc une explication mais aussi la cible d’un nouveau médicament capable de réhabiliter chez ces patients résistants, les avantages pour la santé de la pratique régulière de l’exercice.

L'étude menée au Japon est motivée par les récents changements de mode de vie dont la diminution de la pratique de l'exercice physique et la hausse des maladies chroniques liées au mode de vie dont le syndrome métabolique, le diabète de type 2 et l'hypertension. Cependant, ce qu'on appelle la « thérapie par l'exercice » pour la prévention et le contrôle de ces maladies se heurte à des réponses individuelles très différentes. On commence à constater que certains patients vont tirer d'importants bénéfices et que d'autres très peu d'avantages, voir aucun pour la santé, en dépit d'un exercice régulier.


La sélénoprotéine P, une hépatokine ou protéine produite dans et sécrétée par le foie, est mise en exergue, par l'équipe japonaise pour expliquer cette absence de réponse à l'exercice. Sa concentration est élevée dans le sang des patients diabétiques de type 2, or l'on sait que la protéine augmente la résistance à l'insuline et induit une augmentation de la glycémie. Si jusque-là les effets de la sélénoprotéine Psur la promotion de la santé par l'exercice physique n'étaient pas clairs, l'équipe montre in vivo, chez des souris, et in vitro sur des cultures de cellules musculaires et chez l'Homme, que la protéine inhibe les bénéfices de l'exercice.

Chez la souris !

-Les chercheurs constatent que des souris soumises à un entraînement sur un tapis roulant pendant 30 minutes par jour pendant un mois, lorsqu'elles sont déficientes en sélénoprotéine P, présentent une capacité d'exercice deux fois supérieure à celle des souris de type sauvage.

-Ces mêmes souris déficientes bénéficient, avec l'exercice, d'une réduction plus importante de la glycémie lors de l'injection d'insuline.

-Enfin, leurs muscles après un mois d'exercice, présentent un taux réduit de phosphorylation de l'AMPK (AMP-activated protein kinase), une enzyme des cellules musculaires, favorable à l'augmentation du nombre de mitochondries dans la cellule, à l'incorporation croissante de glucose dans la cellule, à l'augmentation de la sensibilité à l'insuline et autres avantages.

Chez des femmes en bonne santé : lorsque 31 femmes saines mais sédentaires, exemptes d'obésité ou de diabète suivent un programme aérobie pendant 8 semaines, si leur consommation maximale d'oxygène s'avère en général élevée après l'entraînement, certaines participantes ne suivent pas ce modèle et ne montrent pas beaucoup d'élévation. Ces femmes s'avèrent présenter des niveaux élevés de sélénoprotéine P dans le sang avant l'entraînement.

La sélénoprotéine P provoque une « résistance à l'exercice » ou « résistance à l'effort », et permet d'expliquer pourquoi certains sujets ne tirent aucun avantage, ou moins, d'une pratique régulière de l'exercice physique. La protéine affecte les muscles par le récepteur LRP1 et annule ainsi les effets de l'exercice. Alors que les taux de la protéine sont élevés justement chez les patients atteints de diabète ou de maladie du foie gras, ces données expliquent pourquoi ces groupes de patients ne retirent que des avantages limités de l'exercice physique pour la santé. Et pourtant, ces patients pourraient en bénéficier grandement : il reste donc à développer un médicament capable de promouvoir les effets de l'exercice en réduisant la production de sélénoprotéine P dans le foie de ces patients.

doi:10.1038/nm.4295 27 February 2017 Deficiency of the hepatokine selenoprotein P increases responsiveness to exercise in mice through upregulation of reactive oxygen species and AMP-activated protein kinase in muscle

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