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CONTRACEPTION : La pilule protège ou augmente le risque de certains cancers ?

Actualité publiée il y a 7 années 1 mois 3 jours
American Journal of Obstetrics and Gynecology

Plusieurs centaines de millions de femmes dans le monde utilisent la pilule ou l’ont utilisée dans le passé. Des questions importantes ont été soulevées sur les risques associés à la contraception orale, en particulier sur les risques de thromboembolie veineuse, d’AVC ischémique et de cancer à long terme. Si de nombreuses études ont déjà documenté ces risques, cette équipe internationale revient sur les effets des contraceptifs oraux combinés (COC) sur le développement du cancer de l'endomètre, de l'ovaire et du cancer colorectal. Les conclusions, présentées dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology suggèrent que dans certains cas, la pilule est protectrice contre le cancer et parfois durant plusieurs dizaines d’années.

L'estimation des effets indésirables des COC est rendue complexe par le grand nombre de marques de contraceptifs oraux combinés et la variation de leurs dosages d'hormone œstrogène (de 20 à 150 μg). Des études ont montré que l'utilisation des contraceptifs oraux augmente le risque de « caillots sanguins » et d'accident vasculaire cérébral ischémique. D'autres études, en revanche, ont suggéré que quelques années de pilule pouvaient contribuer à réduire certains cancers, dont le cancer de l'utérus, d'autres ont évoqué des risques accrus, de cancer du sein ou de gliome. Cette étude menée à l'Université d'Aberdeen (UK) montre que l'utilisation de la COC peut réduire le risque de certains cancers.


Il faut préciser que l'étude a débuté en 1969, quelques années seulement après l'arrivée de la pilule, qui comportait à l'époque des doses d'œstrogène et de progestatif plus élevées que la plupart des pilules actuelles. L'étude qui a suivi 46.000 femmes sur 44 années, dont 23.000 participantes ayant utilisé la pilule sur au moins 3,5 ans et 23.000 non-utilisatrices. L'analyse révèle :

-une différence minime de risque de cancer soit 542 cancers/100.000 femmes et /an chez les utilisatrices vs 566 chez les non-utilisatrices.

-un risque de cancer de l'ovaire de 22 (toujours pour 100 000 femmes par année) chez les utilisatrices, vs 33 chez les non-utilisatrices,

-un risque de cancer de l'utérus (endomètre) de 19 vs 20 ;

-un risque de cancer colorectal de 48 vs de 59 ;

-un cancer du sein accru de 48% chez les utilisatrices durant u dans les 5 ans suivant la contraception.

Ainsi, les femmes ayant utilisé la pilule contraceptive orale combinée présentent un risque réduit de cancer colorectal, de l'utérus (endomètre) et de l'ovaire de nombreuses années après avoir arrêté leur contraception ;

les femmes encourent un risque plus élevé de cancer du sein et de cancer de l'ovaire pendant la prise de la pilule, cependant cette augmentation du risque disparaît environ 5 ans après l'arrêt de la contraception ;

l'effet global de la prise de la pilule contraceptive sur le risque de cancer est finalement jugé « neutre » en tenant compte de l'équilibre entre les augmentations et les réductions de risque… En « gros », cela signifie aussi que nous ne pouvons pas être certains des effets des pilules contraceptives sur le risque de cancers.

N.B. Cette étude a été soutenue par plusieurs laboratoires fabricants de contraceptifs dont Schering, Wyeth Ayerst, Ortho Cilag et Searle.

February 8 2017 DOI: 10.1016/j.ajog.2017.02.002 Lifetime cancer risk and combined oral contraceptives: the Royal College of General Practitioners' Oral Contraception Study

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