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INFERTILITÉ: Aujourd'hui, pour rencontrer l'ovule, le spermatozoïde préfère être motorisé

Actualité publiée il y a 8 années 2 mois 4 semaines
NanoLetters, Science

Pour traiter l'infertilité causée par une déficience de motilité des spermatozoïdes, ces chercheurs allemands ont eu une idée toute simple, motoriser les spermatozoïdes trop flemmards. Le "spermbot" ou spermatozoïde motorisé est équipé d’une micro-hélice métallique entourée autour de sa queue et activée par un champ magnétique tournant qui peut ainsi le propulser. L'hélice change de direction pour libérer le sperme une fois logé dans l’ovule. Une piste très sérieuse pour faciliter l’insémination artificielle, en alternative -moins coûteuse- à la fécondation in vitro.

Si la technologie était en effet validée en situation « réelle » c'est-à-dire si les chercheurs parvenaient à suivre et guider les spermatozoïdes jusque dans la trompe de Fallope, elle pourrait en effet pallier à cette déficience de plus en plus largement constatée de motilité du sperme, dans les cas d'infertilité. Il reste néanmoins encore quelques détails techniques à régler, comme le blocage accidentel des hélices fixées aux spermatozoïdes même une fois arrivés à leur lieu de destination.


Les chercheurs proposent ainsi des spermatozoïdes artificiellement motorisés grâce à un nouveau type de micromoteur hybride sous forme de micro-hélice revêtue de polymère et de métal afin d'être contrôlables par champ magnétique. Leurs premières expériences montrent la faisabilité de contrôler, diriger et libérer ces spermatozoïdes vivants dans des canaux fluidiques censés imiter les conditions physiologiques. De plus, l'équipe a développé une méthode de sélection de sperme.

Cependant 2 défis majeurs restent à relever : le transport actif en trois dimensions en « milieu naturel » et la biocompatibilité. Selon les chercheurs, le transport actif de cette cargaison microscopique ne devrait pas être un problème : il s'agit de contrôler des mouvements certes complexes à la fois dans l'espace et dans le temps. Le second défi est plus délicat, car plonger dans cet environnement biologiquement actif suppose de prendre en compte des interactions à l'échelle nanométrique. Ainsi, en l'espèce, la biocompatibilité signifie non seulement absence de toxicité pour les cellules, mais aussi pro-activité dans les interactions cellulaires et biomoléculaires pour remplir les fonctions de biocapteur, de véhicule et de livreur.

Donc, les défis restent de taille avant de parvenir à une première fécondation réussie avec ces spermatozoïdes motorisés mais l'équipe dit avoir confiance en le potentiel de cette nouvelle approche de procréation assistée.

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