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SEXUALITÉ: Le plaisir sexuel, une transe rythmique et neurologique

Actualité publiée il y a 7 années 4 mois 3 semaines
Socioaffective Neuroscience and Psychology

Cette revue de la littérature sur la nature et l’évolution de l’orgasme, présentée dans une édition spéciale consacrée aux aspects neurophysiologiques, psychologiques et évolutifs de l’orgasme, conclut à « une question de timing rythmique et de transe ». Ce neuroscientifique de la Northwestern University contribue à éclairer, dans la revue Socioaffective Neuroscience and Psychology, la façon dont l'orgasme repose aussi sur une sorte d'entraînement neural où les neurones sont stimulés de manière intense et répétée.

Beaucoup de chercheurs ont spéculé sur les fonctions évolutives de l'orgasme humain, mais les mécanismes sous-jacents restent mystérieux. Adam Safron, neuroscientifique et chercheur au département de psychologie au Collège Weinberg des Arts et des Sciences de la Northwestern, a mené un examen de la littérature. Il conclut à un modèle dans lequel la rythmique de l'activité sexuelle influence les rythmes cérébraux.


L'auteur décrit comment la stimulation rythmique peut améliorer les oscillations neuronales à certaines fréquences, « un peu comme lorsqu'on pousse quelqu'un sur une balançoire ». Ce processus, appelé entraînement neural, et qui a pour condition une stimulation sexuelle suffisamment intense et prolongée, permettrait à cette activité synchronisée de se propager dans tout le cerveau. Une synchronie tellement intense et concentrée que l'activité sexuelle finit par noyer la conscience de soi et produire ainsi un état d'absorption sensorielle totale et de transe.

L'entraînement rythmique à l'origine de l'orgasme : la synchronisation est décrite ici comme un facteur majeur pour la propagation du signal dans le cerveau, les neurones étant plus susceptibles de s'activer lorsqu'ils sont stimulés plusieurs fois dans une petite fenêtre de temps, explique l'auteur. Dans le cas contraire, les signaux se délitent dans le cadre d'un mécanisme général de remise à zéro, plutôt que de se combiner et de se renforcer. C'est ainsi que le chercheur en vient à l'hypothèse que l'entraînement rythmique est le mécanisme principal par lequel les seuils orgasmiques sont dépassés.

Quelles implications ? Des hypothèses pertinentes pour améliorer la prise en charge des troubles sexuels en encourageant notamment les partenaires à se concentrer davantage sur les aspects rythmiques de la sexualité. L'idée que les expériences sexuelles puissent être des sortes de transe n'est pas nouvelle et est soutenue aujourd'hui par des recherches en neurosciences : en théorie, cela pourrait changer la façon dont les gens perçoivent leur sexualité. Le sexe est une source de sensations agréables et de lien émotionnel, mais est aussi, au-delà, un état de conscience altérée.

Un parallèle entre l'orgasme, la musique et la danse : Dans tous ces cas, les entrées rythmiques dans des canaux sensoriels donnent lieu à un processus « explosif », de transe, une fois certains seuils de stimulation dépassés. Enfin, on retrouve, il est vrai une certaine cohérence, dans ces différents concepts, la chanson et la danse étant parties prenantes universelles dans les rites de l'accouplement…

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