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ADOLESCENCE et PARENTALITÉ : Pourquoi il faut garder son calme !

Actualité publiée il y a 5 années 3 semaines 1 jour
Development and Psychopathology
Les problèmes de discipline culminent généralement pendant l'enfance, puis à nouveau à l'adolescence, car les 2 périodes sont marquées tout particulièrement chez l’enfant par l'exploration et la détermination de « qui il est », et par le désir de renforcement de l’indépendance

Le self-control des mères et des pères lors d'interactions difficiles avec leurs adolescents est mis en avant, comme un trait important, dans l’épanouissement de l’adolescent, par cette étude de l’Université de Rochester. La capacité des parents à gérer les conflits avec flexibilité alors que leurs adolescents cherchent à obtenir plus d'autonomie et une plus grande participation au processus décisionnel, permet à l’enfant de développer sa propre personnalité et, le plus souvent, contribue à résoudre des différends qui ne durent qu’un temps.

 

Le domaine de la psychologie de l'adolescence est de plus en plus centré sur le rôle des parents et la parentalité, les chercheurs psychologues s’interrogeant sur la manière dont les mères et les pères contrôlent leur colère lors d’interactions difficiles avec leurs enfants. Comme le savent tous les parents qui ont élevé un adolescent, les objectifs parentaux ne correspondent pas exactement à ceux de l'enfant, loin de là. « Les problèmes de discipline culminent généralement pendant l'enfance, puis à nouveau à l'adolescence, car les 2 périodes sont marquées tout particulièrement chez l’enfant par l'exploration et la détermination de « qui il est », et par le désir de renforcement de l’indépendance », rappelle Melissa Sturge-Apple, professeur de psychologie à l’Université de Rochester.

 

Cependant, le développement pendant la puberté et le passage à l'adolescence nécessitent bien que les parents fassent cet effort d’ajustement de leurs comportements : une partie de cet ajustement va justement résider dans leur capacité à gérer des conflits avec flexibilité alors que leurs adolescents cherchent à obtenir plus d'autonomie et une plus grande participation aux décisions. La recherche tente ici de combler un déficit évident : plus de 99% des études sur « l’autorité parentale » voire la parentalité, n'ont été menées qu’exclusivement auprès de mères. Aussi, cette étude a porté sur 193 pères, mères et leurs jeunes adolescents âgés de 12 à 14 ans.

 

Réguler son stress ! L’équipe a donc examiné la façon dont les mères et les pères régulent leur stress en réponse aux situations conflictuelles avec leurs enfants adolescents. Les chercheurs ont ensuite examiné l'incidence de la réaction au stress sur l’obéissance de l'enfant. Enfin, ils ont mesuré la régulation physiologique des parents en utilisant une mesure largement utilisée pour évaluer la variabilité de la fréquence cardiaque. Ces évaluations, menées en laboratoire, ont été espacées d'environ un an. L’analyse montre que :

  • les pères sont plus susceptibles que les mères de penser que leur adolescent est intentionnellement difficile ou tente volontairement de mettre ses parents en colère ;
  • les parents - mères et pères - qui sont les moins capables d'atténuer et de contrôler leur colère, telle que mesurée par la fréquence cardiaque, sont aussi les plus susceptibles d’adopter une discipline sévère et punitive jusqu’à un comportement lui-même conflictuel et hostile vis-à-vis de leur adolescent ;
  • la capacité de changement de comportement des parents, c'est-à-dire leur capacité à faire preuve de souplesse et à prendre en compte d'autres facteurs, tels que l'âge et le développement de l'enfant est positivement associée au bon développement de l’enfant et à une résolution plus rapide des conflits. Ici, les chercheurs notent que des interventions, dans les cas de conflits familiaux graves, qui vont permettre de définir avec les parents les changements de la relation parents-enfants sont essentielles car elles vont permettre aux parents d’adopter une approche plus souple des comportements changeants de leurs enfants. En d’autres termes, les bons changements de comportement des parents favorisent à leur tour de bons changements de comportement chez les enfants.
  • Dans l’ensemble, les pères ne sont pas « aussi bons » que les mères pour comprendre et adopter ces changements et globalement moins capables de contrôler leur réponse physiologique de colère aux conflits parents-enfants.

 

En permettant de mieux comprendre les facteurs de conflits entre les parents et leurs adolescents, l’étude apporte de nouvelles bases de développement et/ou d'amélioration de programmes d’aide à la parentalité. Certains exercices, au cours de ces interventions, peuvent en effet permettre une meilleure « régulation physiologique » de la réponse des parents au conflit, et réduire leurs comportements hostiles vis-à-vis de l’enfant.

 

Cette capacité à être flexible dans les réponses peut en particulier aider les pères, plus que les mères, à s'adapter aux changements de l'adolescence.

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