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ALLAITEMENT MATERNEL : Le vaccin COVID modifie-t-il le lait maternel ?

Actualité publiée il y a 2 années 1 mois 1 semaine
JAMA Pediatrics
La comparaison de la réponse anticorps dans le lait maternel après vaccination avec les différents vaccins disponibles confirme l'inbtérêt de la vaccination de la mère pour une protection conjointe du nourrisson, et de préférence avec un vaccin à ARNm (Visuel Adobe Stock 178884485).

Savoir si la vaccination maternelle peut protéger non seulement la mère mais aussi l’enfant allaité est une donnée importante pour guider la décision de vaccination des futures ou jeunes mères, contre le SRAS-CoV-2. Cette équipe de Pédiatres de l’Emma Children’s Hospital (Amsterdam) a donc comparé la réponse anticorps dans le lait maternel après vaccination avec les différents vaccins disponibles. C'est la première étude à évaluer insi les effets de 4 vaccins COVID sur le lait maternel. Globalement, les conclusions confirment l'intérêt de la vaccination de la mère pour une protection conjointe du nourrisson, mais, de préférence, avec un vaccin à ARNm.

 

La maladie COVID-19 est généralement bénigne chez les enfants cependant, les nouveau-nés et les nourrissons sont plus vulnérables aux infections. On sait bien que le lait maternel joue un rôle important dans la protection contre les infections, principalement en raison des anticorps qu’il contient. Des anticorps contre le SRAS-CoV-2 sont présents dans le lait maternel des mères ayant été précédemment infectées, mais « quid » lorsque la mère a été vaccinée contre le SRAS-CoV-2 ?

 

L'étude : les 4 vaccins (disponibles aux Pays-Bas) ont été pris en compte (les 2 vaccins à ARNm (Pfizer-BioNTech et Moderna et les 2 vaccins à base de vecteurs Oxford/AstraZeneca et Johnson & Johnson/Janssen). Etaient éligibles pour participer cette étude longitudinale prospective, les femmes qui allaitaient ayant reçu une vaccination complète avec l'un de ces vaccins. Chaque mère a fourni aux chercheurs 17 échantillons de lait maternel sur une période de 100 jours durant la période d’allaitement, précisément de janvier à juillet 2021.

 

L’équipe a évalué les anticorps IgA et IgG dans ces échantillons de lait maternel. Les échantillons étaient considérés comme positifs au-delà d’une valeur seuil de 0,5 pour l'IgA lait maternel (sensibilité, 68 % ; spécificité, 99 %) et de 0,2 pour les IgG dans le lait maternel (sensibilité, 96 % ; spécificité, 99 %). Pour chaque vaccin, le pourcentage de participants avec des anticorps détectables a été calculé.

 

  • Finalement, un total de 1.650 échantillons de lait maternel provenant de 124 mères allaitantes ont été inclus dans l'analyse ;
  • presque toutes les participantes qui ont reçu un vaccin à base d'ARNm ont montré des IgA détectables dans leur lait, soit
  • 96 % des mères vaccinées avec le vaccin Pfizer-BioNTech ;
  • 97 % des mères vaccinées avec le vaccin Moderna ;
  • C’est le cas seulement de 39 % des mères vaccinées avec le vaccin Oxford/AstraZeneca ;
  • et de 48% des mères vaccinées avec le vaccin Johnson & Johnson/Janssen.
  • après les 2 doses de vaccins Pfizer-BioNTech , Moderna et Oxford/AstraZeneca, toutes les participantes avaient des IgG détectables. Cependant, après les vaccins à base d'ARNm, c'était le jour 23 et le jour 32 après la première dose, tandis qu'après le vaccin Oxford/AstraZeneca, tous les participants ont montré des IgG au jour 94 ;
  • après la vaccination avec le vaccin Johnson & Johnson/Janssen (1 seule dose), seules 28 % des mères avaient des IgG détectables dans leur lait.

Les  anticorps IgA spécifiques du SARS-CoV-2 dans le lait maternel sont présents plus fréquemment après la vaccination avec un vaccin à ARNm.

  • Les IgGs sont présentes chez toutes les participantes après les 2 doses de vaccin, indépendamment du type de vaccin, cependant, ces immunoglobulines sont détectables plus tôt après la vaccination avec un vaccin à ARNm.

 

Une limite, la capacité neutralisante des anticorps du lait maternel n’a pas été évaluée dans cette étude.

 

L'anticorps le plus abondant dans le lait maternel est donc l'IgA, qui joue un rôle clé dans la première ligne de défense contre les virus envahisseurs. Sur la base de ces données, les chercheurs suggèrent qu'un vaccin à base d'ARNm est le choix optimal pour les femmes qui allaitent lorsqu'elles souhaitent transférer des anticorps à leurs nourrissons.

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