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ALZHEIMER : Buter sur les mots, un signe prédictif de la maladie ?

Actualité publiée il y a 6 années 5 mois 9 heures
NeuroImage: Clinical
Environ 20% des personnes âgées de plus de 65 ans sont atteints de déficience cognitive légère

La fluidité de la parole a déjà été envisagée comme un signe prédictif de déficience cognitive et donc de risque de développement de démence dont de maladie d'Alzheimer. Cette étude de l’Université de Birmingham, menée via électroencéphalogramme (EEG) et présentée dans la revue NeuroImage, décrypte ce processus de réponse neurologique et confirme ce trait comme un indicateur possible troubles de la mémoire et de risque accru d'Alzheimer.

 

On sait que la déficience cognitive légère (MCI : mild cognitive impairment) caractérisée par des troubles mineurs dans certaines capacités mentales dont la mémoire touche environ 20% des personnes âgées de plus de 65 ans. On sait également qu’un patient avec MCI est plus susceptible de développer une démence. Enfin, le « fonctionnement » du langage est aspect crucial de la cognition, particulièrement impacté au cours des étapes progressives de la maladie d'Alzheimer.

Une réponse cérébrale aberrante chez les sujets qui vont développer la maladie d'Alzheimer, mais intacte chez les patients stables

 

Par EEG, une technique qui permet de détecter l'activité électrique dans le cerveau via des électrodes placées sur le cuir chevelu, les chercheurs ont étudié l'activité cérébrale de 25 patients âgés en bonne santé ou atteints de troubles cognitifs légers ou encore d’abord atteints de déficience cognitive légère (MCI) et qui avaient développé la maladie d'Alzheimer dans les 3 ans suivant le diagnostic de MCI. Les chercheurs souhaitaient précisément étudier s'il existait des anomalies dans l'activité cérébrale pendant le traitement du langage chez les patients atteints de MCI et le lien entre ces éventuelles anomalies et le risque de développer la maladie d'Alzheimer. De précédentes recherches ont en effet montré que lorsqu'une personne reçoit un mot écrit, son cerveau met « normalement » 250 millisecondes à le traiter et cette activité peut être détectée à l’EEG.

Une réponse cérébrale aberrante chez les sujets qui vont développer la maladie d'Alzheimer, mais intacte chez les patients stables : c’est ce que les chercheurs obtiennent à l’EEG, des résultats frappants, alors que le langage est généralement affecté par la maladie d'Alzheimer à des stades bien plus tardifs.

 

Le langage, un bon marqueur du risque ? Il est en effet possible, concluent les chercheurs, que cette dégradation du réseau cérébral associée à la compréhension du langage chez les patients atteints de déficience cognitive légère soit donc un excellent biomarqueur permettant d’identifier les patients à risque d'Alzheimer élevé. Forte de ces premières données, l’équipe va tester la validité de ce biomarqueur dans une plus grande population de patients.

 

La validation de ce biomarqueur pourrait ouvrir la voie à une intervention pharmacologique précoce et à la mise au point d'un nouveau test à faible coût et non invasif faisant appel à l'EEG dans le cadre d'une évaluation médicale de routine.

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