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ALZHEIMER : On connait ApoE4, mais TOMM40 peut être plus influent

Actualité publiée il y a 6 années 7 mois 4 jours
PLoS ONE
TOMM40, augmente considérablement le risque d'Alzheimer et s’avère plus influent qu’ApoE4 sur le déclin de la mémoire immédiate

La mémoire verbale est habituellement étudiée en utilisant les scores de rappel immédiat (IR) et de rappel différé (DR). Et si le rappel différé dépend de la capacité de rappel immédiat, séparer ces deux mesures peut permettre de déchiffrer la variation génétique de la capacité cognitive liée à l'âge. C’est le principe d’étude retenu par cette équipe de l’Université de Californie du Sud qui examiner les scores de tests verbaux immédiats et retardés dans le temps en conjonction avec les marqueurs génétiques. Ces travaux, présentés dans la revue PLoS ONE, révèlent que si ApoE4 est bien un facteur puissant de déclin cognitif, de maladie d'Alzheimer ou de démence, une variante d’un autre gène, TOMM40, augmente considérablement le risque d'Alzheimer et s’avère plus influent qu’ApoE4 sur le déclin de la mémoire immédiate ou la capacité de stocker de nouvelles données.

 

En substance, ce gène moins connu, TOMM40, exerce une influence significative sur le développement tardif de la démence et de la maladie d'Alzheimer et ce marqueur génétique notoire d'Alzheimer qu’est ApoE4, pourrait ne pas être un facteur solitaire. Avec leurs collègues de l'Université de Manchester, les chercheurs californiens constatent en effet que cet autre gène, TOMM40 vient « brouiller » les cartes. Bien que ApoE4 joue bien ce rôle clé dans la cascade moléculaire sous-jacente au déclin cognitif avec l’âge, TOMM40 pourrait être associé à un risque encore plus élevé.

 

Les gènes TOMM40 et APOE sont voisins, précisent les scientifiques, adjacents sur le chromosome 19, et sont parfois utilisés comme proxys dans les études génétiques. Si la recherche s'est concentrée principalement sur une variante de l'APOE, ApoE4 en tant que marqueur reconnu du risque de maladie d'Alzheimer et du déclin cognitif dans la démence, si ApoE3 a toujours été considéré sans danger, l’étude suggère que TOMM40 est non sans effet en particulier lorsque ApoE3 est présent. L’étude révèle en effet qu'une variante TOMM40 est en fait plus influente que l'ApoE4 sur le déclin cognitif immédiat.  

 

L'influence des gènes associés à la mémoire et au déclin cognitif s'intensifie avec l'âge. Les scientifiques ont choisi d'examiner les résultats de tests verbaux immédiats et retardés dans le temps en conjonction avec les marqueurs génétiques, chez 20.650 participants, âgés de 50 ans et plus, testés à plusieurs reprises pour évaluer l’évolution de leur mémoire avec le temps.

  • Pour tester le rappel immédiat, un animateur lisait une liste de 10 noms et demandait au participant de répéter les mots immédiatement.
  • Pour tester le rappel différé, l’animateur attendait 5 minutes et demandait au participant de répéter les mots. Les scores variaient de 0 à 10.
  • Le score moyen pour le rappel immédiat s’élève à 5,7 mots sur 10 ;
  • Le score moyen pour le rappel différé s’élève à 4,5 mots sur 10 ;
  • Un écart important entre les 2 scores peut signaler le développement de la maladie d'Alzheimer ou d’une autre forme de démence. Une personne qui a des scores de 10 et 5 est à risque élevé vs une personne qui obtient des scores de 6 et 4.
  • Afin de préciser les gènes associés aux capacités de rappel immédiat et différé, les chercheurs ont analysé les données génétiques de plus de 14.000 participants, du même âge. Les chercheurs ont enfin regardé l'association entre les scores de rappel immédiat et retardé et 1,2 million de variations génétiques du génome humain.

 

 

Un seul gène TOMM40 montre un lien fort avec le déclin de la capacité de rappel immédiat et le niveau de rappel différé. ApoE4 présente les mêmes liens, mais moins fortement. L’analyse conclut que TOMM40 joue un rôle plus important, en particulier, dans le déclin de l'apprentissage verbal après 60 ans avec des effets uniques, indépendants des effets d’ApoE4, à la fois sur le niveau de rappel différé avant 60 ans et le niveau de rappel immédiat après 60 ans. Enfin, l'équipe constate que les participants porteurs d’un ApoE3 et d’une variante de risque de TOMM40 sont plus susceptibles d'obtenir des scores de mémoire plus faibles. Ainsi, l’étude suggère que TOMM40 affecte la mémoire, même en l’absence d’ApoE4.

 

Bref, ces résultats révèlent le rôle clé de cet autre gène TOMM40, suggèrent que les causes génétiques du déclin cognitif sont bien plus complexes et soulèvent la remise en question de résultats de recherche, attribués à ApoE4 et peut-être attribuables à TOMM40 ou à une combinaison des 2.

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