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ALZHEIMER : Pourquoi une grande détresse psychologique conduit à la démence

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 3 jours
Journal of Alzheimer's Disease
Une détresse psychologique élevée et l'épuisement extrême qui va avec, sont confirmés comme un facteur de risque de démence

Une détresse psychologique élevée et l'épuisement extrême qui va avec, sont confirmés comme un facteur de risque de démence, par cette étude de l'Université de Copenhague. Alors que le stress peut avoir des conséquences graves et néfastes non seulement sur la santé neurologique et mentale, mais plus largement sur la santé globale, il est temps de le prendre en compte, dans les politiques de prévention de la démence, au même titre par exemple que les facteurs de risque physiques, comme les facteurs cardiovasculaires par exemple. Ainsi, ces auteurs appellent, dans le Journal of Alzheimer's Disease, à prévenir aussi la démence en prenant en compte de manière précoce, ces facteurs psychologiques.

 

Les chercheurs de l'Université de Copenhague, en collaboration avec des collègues du Centre de recherche danois sur la démence, montrent que le fait de souffrir de détresse psychologique à la fin de la quarantaine est associé à un risque plus élevé de démence plus tard dans la vie. Ils redéfinissent ici la détresse psychologique comme un état de souffrance émotionnelle parfois accompagné de symptômes somatiques. Cet épuisement extrême se traduit par une fatigue inhabituelle, une irritabilité accrue, la perte de moral. C’est une réponse du corps aux problèmes insolubles de la vie et à l’incapacité du sujet de s'adapter à cette exposition prolongée à différents facteurs de stress.

 

Cette analyse de données de 6.807 participants de la Copenhagen City Heart Study, suivis jusqu'à la fin de 2016 montre que la réponse au stress physiologique prend de multiples formes, dont des modifications cardiovasculaires, la production excessive de cortisol, 2 facteurs pouvant lier la détresse psychologique à ce risque accru de démence. L’étude constate précisément :

  • une relation dose-dépendante ou « dose-répondante » entre ces symptômes d'épuisement vital lorsqu’ils sont signalés vers le milieu de la vie et le risque de démence plus tard dans la vie ;
  • chaque symptôme supplémentaire d'épuisement est associé à une augmentation de 2% du risque de démence plus tard dans la vie ;
  • les participants signalant 5 à 9 symptômes à la fin de la quarantaine présentent un risque de démence accru de 25% vs ceux ne présentant aucun symptôme,
  • 10 à 17 symptômes à la fin de la quarantaine est associé à un risque accru de démence de 40%.

 

 

Ainsi, les symptômes d'épuisement extrême liés à la détresse émotionnelle sont à considérer comme des signes précoces de démence. Et même après prise en compte de plusieurs autres facteurs de risque bien connus de démence (ou facteurs de confusion possibles), tels que le sexe, l'état matrimonial, le faible niveau d'études, certains facteurs de mode de vie et les comorbidités, le risque de démence associé à l'épuisement n’est pas modifié.

L’étude suggère ainsi d’aller plus loin dans la prévention de la démence en prenant en compte ses facteurs de risque psychologiques.

 

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