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APNÉE du sommeil: La dure sanction des accidents de la route

Actualité publiée il y a 8 années 4 jours 15 heures
Sleep

En cas de syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS), il vaut mieux se faire traiter, rappelle cette étude de la Harvard T.H. Chan School of Public Health, menée sur des “pros”, les routiers. Ces conclusions, présentées dans la revue Sleep sont sans appel. Les routiers atteints d’apnée et qui ne se font pas soigner ont un taux d'accident plus élevé, 5 fois plus élevé.

Le SAOS est une perturbation du sommeil liée à des arrêts et reprises répétés de la respiration. Ses effets comprennent la somnolence diurne ou la fatigue, une baisse de l'attention, de la mémoire de travail, de la vigilance et globalement du fonctionnement exécutif. Au-delà, le SAOS est également associé, en particulier chez les patients cardiaques ou à risque élevé, à de mauvais résultats cardiovasculaires, tels que l'insuffisance, les crises et les décès cardiaques. S'il existe des traitements efficaces, par traitement par pression positive continue via une machine qui délivre de l'air sous pression par l'intermédiaire d'un masque qui se place sur le nez, l'observance de ce traitement, un peu contraignant, n'est pas toujours respectée.


Ainsi, les chauffeurs de camions atteints d'apnée obstructive du sommeil qui ne sont pas traités ou ne respectent pas une bonne observance au traitement ont un risque d'accident, évitable, car lié à la somnolence, 5 fois plus élevé que celui des chauffeurs qui n'ont pas de problème de sommeil. C'est ce que concluent les chercheurs de Harvard, de l'University of Minnesota, et du Brigham and Women 's Hospital (BWH) après avoir examiné les données du secteur des transports routiers américains. Les chercheurs ont analysé les effets d'un dépistage du SAOS, du diagnostic et du traitement mis en œuvre en 2006 par une importante société de transport aux Etats-Unis. L'équipe a comparé les données de 2.016 pilotes exempts de SAOS et d'un groupe de 1.613 pilotes avec SAOS. Dans ce groupe de chauffeurs sujets à l'apnée du sommeil,

- 42% ont parfaitement observé leur traitement par pression positive,

- 35% partiellement,

- 23% n'y ont jamais adhéré.

L'analyse constate que,

· les conducteurs atteints d'apnée n'ayant pas adhéré au traitement, ont un risque d'accidents 5 fois plus élevé que celui du groupe témoin exempt d'apnée,

· les conducteurs atteints d'apnée et respectant le traitement ont un taux d'accident similaire au taux du groupe témoin.

Dans l'ensemble et hors cette initiative, alors que jusqu'à 20% de tous les grands accidents de camions sont liés à la somnolence ou la fatigue au volant, le dépistage ou le diagnostic du SAOS reste extrêmement peu fréquent. Ces résultats appellent ainsi à des examens réguliers de détection d'apnée du sommeil dans le cadre de l'aptitude médicale à conduire.
Au-delà, alors que ces conclusions concernent des professionnels de la conduite, et l'ensemble des « exploitants », les auteurs appellent à généraliser ce dépistage chez tous les usagers.

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