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AUTISME : Certains enfants "rattrapent" mais avec des points de vulnérabilité

Actualité publiée il y a 4 années 11 mois 1 semaine
Journal of Child Neurology
A 6 ans, la grande majorité des enfants autistes rencontre encore des difficultés au quotidien, nécessitant un soutien thérapeutique et éducatif.

 Cette étude du Collège de médecine Albert Einstein (New York), présentée dans le Journal of Child Neurology montre que si la prise en charge des enfants autistes s’améliore et que ces enfants sont de plus en plus nombreux à pouvoir rattraper leur retard de développement, la grande majorité rencontre encore des difficultés au quotidien, nécessitant un soutien thérapeutique et éducatif.

 

L’auteur principal, le Dr Lisa Shulman, Professeur de pédiatrie et directrice par intérim du Centre d'évaluation et de réadaptation pour enfants du Collège Albert Einstein rappelle que les recherches plus récentes ont montré que les enfants peuvent aujourd’hui surmonter un diagnostic de trouble du spectre autistique (TSA), un trouble considéré jadis comme chronique et rattraper leur retard de développement. Mais « ce résultat encourageant ne doit pas faire oublier qu’un grand nombre de ces enfants continuent à avoir un fonctionnement social et cognitif autiste : « Dans l'ensemble, ces enfants continuent à se débattre avec leur trouble, dans la vie quotidienne. Presque tous doivent encore faire face à des troubles du langage et de l’apprentissage, ainsi qu'à divers problèmes affectifs et comportementaux ».

 

Une récupération souvent incomplète : c’est l’examen des dossiers cliniques de 569 patients atteints de TSA diagnostiqués entre 2003 et 2013, âgé de 2 ans et demi en moyenne au diagnostic initial et de 6 ans et demi lors de l’évaluation de fin d’étude, ayant bénéficié de services d'intervention précoce, de séances d'orthophonie et d'ergothérapie, de consignes adaptées et d'une analyse comportementale appliquée qui révèle ce besoin durable de soutien.

  • 38 enfants (7% des 569 participants) ne répondaient plus aux critères diagnostiques du TSA à l’âge de 6 ans ; ce qui est déjà un résultat très encourageant ;
  • sur ces 38 enfants,
  • 68% présentaient toujours des troubles du langage et de l’apprentissage ;
  • 49%, des troubles du comportement de type TDAH (trouble du déficit de l'attention / hyperactivité, comportement d’opposition et de provocation, comportement perturbateur) ;
  • 24% des troubles du comportement intériorisé (trouble de l'humeur, troubles anxieus, trouble obsessionnel compulsif ou mutisme sélectif) ;
  • 5% ont reçu un diagnostic significatif de trouble mental (trouble psychotique non spécifié).
  • Seulement 3 (8%) des 38 enfants ont récupéré totalement de leur TSA ;
  • les tests cognitifs de suivi disponibles chez 33 des 38 participants montrent qu'aucun des enfants ne souffre de handicap intellectuel.

 

 

Des réponses très variables à la thérapie : Ces résultats soulèvent plusieurs questions : que se passe-t-il avec ces enfants qui n'ont plus ce diagnostic de TSA ? Chez ces enfants, le diagnostic de TSA était-il exagéré ou certains enfants sont-ils mieux en mesure de répondre au mode actuel de prise en charge de ce trouble ? La personnalisation de l’intervention menée auprès chaque l'enfant contribue-t-elle au résultat ? Le sentiment des auteurs est que certains enfants atteints de TSA réagissent à l'intervention alors que d'autres ont des trajectoires développementales uniques. Cependant, dans la plupart des cas, ajoutent-ils, « les enfants qui évoluent de manière positive sont ceux qui présentaient généralement au départ les symptômes les plus légers ».

 

En conclusion, le message de cette étude, plutôt positif, est que certains enfants autistes se débrouillent incroyablement bien, mais la plupart d'entre eux connaissent des difficultés persistantes nécessitant une surveillance continue et un soutien thérapeutique durable.

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