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BENZODIAZÉPINES : En cas de BPCO et de SSPT, ils augmentent le risque de TS

Actualité publiée il y a 5 années 4 mois 2 semaines
Annals of the American Thoracic Society
Ces médicaments anxiolytiques et somnifères peuvent augmenter le risque de tentative de suicide (TS) chez les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et de trouble de stress post-traumatique (SSPT)

Les benzodiazépines font mauvais ménage avec la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et le trouble de stress post-traumatique (SSPT) : chez ces patients, ces médicaments anxiolytiques et somnifères peuvent augmenter le risque de tentative de suicide (TS), conclut cette étude d’une équipe de l’Hôpital des anciens combattants à Seattle (Washington). Des travaux présentés dans les Annals of the American Thoracic Society qui incitent à une surveillance accrue de ce groupe de patients en cas d'utilisation prolongée.

 

A la fois, anxiolytiques, calmants, hypnotiques et anticonvulsifs, les benzodiazépines qui agissent sur le système nerveux central, sont indiquées dans le traitement de l'anxiété, du stress, des troubles du sommeil, de l'épilepsie et du sevrage alcoolique. Les benzodiazépines sont couramment prescrites pour traiter les symptômes de la BPCO (ou MPCO), notamment l'anxiété, l'essoufflement et l'insomnie. Elles sont également couramment prescrites aux personnes atteintes de SSPT pour traiter l'anxiété et l'insomnie. Cependant, leur utilisation pour les 2 groupes de patients est controversée en raison d'effets secondaires indésirables, notamment un risque accru d'exacerbations de la MPOC et d'automutilation. De nombreuses directives recommandent de ne pas les utiliser chez les patients atteints de MPOC ou de SSPT. Enfin, plus largement, leur utilisation à long terme a été associée à une dépendance, des troubles de la mémoire et la démence.

 

L’équipe du Dr Lucas M. Donovan a suivi 44.555 anciens combattants ayant reçu des soins médicaux entre 2010 et 2012. 23,6% ont reçu des benzodiazépines à long terme soit sur 90 jours ou plus. Pour mieux comprendre les risques posés par les benzodiazépines, les chercheurs ont pris en compte plus de 44 facteurs dont les antécédents médicaux et psychiatriques, l'utilisation de médicaments et l'utilisation des soins de santé. Leur analyse constate que :

  • l'utilisation à long terme de benzodiazépines chez les patients atteints de MPCO et simultanément de SSPT est associée à un risque multiplié par 2 de suicide. Ces patients présentent également le taux d'admission en psychiatrie le plus élevé ;
  • l'utilisation à long terme de benzodiazépines chez ce groupe de patients n’est curieusement pas associé à un risque de décès accru, que ce soit toutes causes confondues ou de causes respiratoires, comme cela avait pu être suggéré par de précédentes études ;
  • l'utilisation à court terme soit sur moins de 90 jours de benzodiazépines est en revanche associée à une mortalité accrue, ce qui corrobore les précédentes études.

 

 

L'utilisation de benzodiazépines chez les patients présentant des comorbidités à haut risque est un dilemme fréquent pour les patients et les cliniciens, rappelle le Dr Donovan du VA Puget Sound Healthcare System (Seattle). Si l'utilisation à long terme de benzodiazépines chez les patients atteints de BPCO et de SSPT ne s’avère ici pas liée à la mortalité globale, l'association avec le suicide n’en est pas moins préoccupante.

 

D’autres recherches doivent être menées pour mieux comprendre le lien avec le suicide, cependant, dans l’attente de nouvelles données, les auteurs appellent les cliniciens à reconsidérer la prescription de benzodiazépines à des patients qui présentent déjà un risque élevé d'automutilation.

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