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BINGE DRINKING : Il dégomme la mémoire de travail

Actualité publiée il y a 5 années 8 mois 2 jours
The Journal of Neuroscience
Un excès momentané d’alcool, qui mène à l’ivresse, peut altérer la mémoire de travail

Ce ne sont pas les premières preuves d’altération de l’activité cérébrale associée à la pratique du binge drinking pendant l'adolescence. Cette nouvelle étude de l'Université de Columbia, publiée dans le Journal of Neuroscience, explique, chez la souris, comment cet excès momentané d’alcool, qui mène à l’ivresse, peut altérer la mémoire de travail, c’est-à-dire la mémoire nécessaire à très court terme. En synthèse, les adolescents qui commencent à boire en excès avant l'âge de 15 ans sont plus susceptibles d'avoir des problèmes de mémoire et de devenir alcooliques à l'âge adulte.

 

Le principe est toujours le même : les cerveaux des adolescents sont à un stade de développement qui les rend plus vulnérables à la dépendance à l'alcool, rappelle le Dr Neil Harrison, professeur d'anesthésiologie et de pharmacologie à l'Université Columbia. « La question que nous posons est : pouvons-nous trouver ces commutateurs qui s’activent avec l’alcool, chez les adolescents de manière à les éteindre ? »

 

D'autres équipes se sont penchées sur la neuroscience de la consommation excessive d'alcool, en intoxiquant des souris par inhalation de vapeur ou par injection d'alcool. Ici, les souris sont libres de consommer de l’alcool sans modération. Elles ont accès à l'alcool tous les 2 jours pendant une période équivalente à l'adolescence humaine. Les chercheurs constatent que comme chez les humains, certaines des souris boivent en excès et d'autres très peu ! Les conséquences de l’excès d’alcool chez les souris « adolescentes » s’avèrent également similaires aux effets chez les humains. Et lorsque ces souris deviennent de jeunes adultes, celles qui buvaient beaucoup dans leur jeunesse adoptent les mêmes habitudes de consommation que celles observées chez les humains : elles consomment dès qu’on leur propose de l’alcool.

 

Un peu de « neuroscience de la consommation excessive d'alcool » : les changements les plus frappants alors observés, le sont dans les neurones de la zone cérébrale équivalente, chez l’Homme, du cortex préfrontal humain (PFC), impliqué dans la planification des actions, la suppression des réponses inappropriées et la préservation de la mémoire de travail et l'attention. Avec le binge drinking, cette zone cérébrale ne progressera pas normalement jusqu’à la maturation.

 

La preuve chez la souris : chez les souris qui s’adonnent à l’excès d’alcool, certains neurones du cortex préfrontal, deviennent incapables de maintenir leur activité, et la mémoire de travail se délite. Des données qui concordent avec les données d’études d'imagerie, qui montrent une diminution de l'activité de la zone, au repos, chez les alcooliques et les buveurs excessifs. Plus simplement, ces résultats illustrent pourquoi les adolescents ont des problèmes de mémoire, mais ils suggèrent aussi qu'il existe des moyens d'intervenir. Les épisodes de binge drinking altèrent l'excitabilité des neurones (visuel ci-dessus) en interférant avec les canaux qui permettent aux ions de s'écouler dans les neurones.

 

Cibler ces canaux ioniques peut permettre de restaurer les modes d'activité neuronaux normaux dans le cortex préfrontal et rétablir ou améliorer la mémoire de travail, expliquent les chercheurs. « De nouvelles études neurobiologiques sont nécessaires pour développer de nouveaux traitements pour les troubles liés à l'alcool ».

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