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CANCER du POUMON: 30% du monde privés de tests ou de traitements

Actualité publiée il y a 7 années 11 mois 2 semaines
European Respiratory Journal

Un grand nombre de patients dans les pays pauvres n'ont toujours pas accès aux tests et au traitement essentiels pour le cancer du poumon, révèle cette étude de l’European Lung Foundation. En cause, les inégalités qui subsistent entre les pays en termes de disponibilité d'un test et d'un médicament essentiels pour le cancer du poumon, capables d'améliorer la prise en charge des patients par le biais d'une approche thérapeutique personnalisée. L’étude, publiée dans l’European Respiratory Journal, révèle que, malgré une disponibilité des tests et traitements pour 70 % de la population mondiale, d'importantes différences d'accès au patient subsistent.

Au cours des 10 dernières années, une famille de médicaments, appelés les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK), a émergée comme traitement pour les patients atteints d'un cancer du poumon dont la tumeur présente une mutation du récepteur au facteur de croissance épidermique EGFR. Chez ces patients, les médicaments agissent en bloquant les mutations des récepteurs à l'EGF dans les cellules cancéreuses, permettant ainsi de stopper la prolifération cellulaire. Il est essentiel que les professionnels de santé identifient les patients présentant ces mutations EGFR afin que ces patients puissent se voir prescrire un médicament ITK, la recherche ayant prouvé qu'il était plus efficace que la chimiothérapie dans cette population. Les patients ne présentant pas de mutation EGFR doivent au contraire suivre une chimiothérapie standard, plus efficace dans ce cas que les ITK.


L'étude a analysé les données provenant de 74 pays, représentant 78 % de la population mondiale, sur la disponibilité du test EGFR et de différents médicaments ITK en routine (hors essais clinique) dans la population du pays. Les chercheurs ont utilisé l'indice de développement humain (IDH) comme indicateur. L'IDH regroupe l'espérance de vie, l'éducation et le revenu par habitant en un seul indicateur qui estime le niveau de développement d'un pays.

Le test de mutation EGFR n'est disponible que dans 57 pays, soit pour 70 % de la population mondiale.

- Le coût était gratuit (pris en charge par l'assurance de santé publique) pour 6,5 % de la population mondiale et le plus souvent dans les pays possédant un IDH élevé.

- Pour 42,6 % de la population mondiale, le coût était inférieur à 500 USD.

- Le médicament ITK appelé erlotinib était l'ITK le plus largement disponible, avec 75 % de la population mondiale y ayant accès.

- En revanche, il n'était gratuit que pour les patients de 28 pays (10 % de la population mondiale).

- Une corrélation claire a été observée entre un IDH faible ou moyen et l'indisponibilité des ITK ou du test EGFR.

L'auteur principal, le Dr Mélodie Carbonnaux de l'Institut de Cancérologie des Hospices Civils de Lyon en France commente ces résultats : « Cette étude est la première de la sorte à analyser la disponibilité de ce test et ce traitement essentiels pour les patients atteints d'un cancer du poumon. En 2014, un nombre significatif de patients, habitant dans des pays essentiellement plus pauvres, auraient pu bénéficier de ces traitements hautement efficaces sans pouvoir y accéder. Dix ans après l'arrivée de cette thérapie ciblée, ces technologies et traitements à l'efficacité indéniable restent indisponibles dans les pays à l'IDH faible. »

Pour une initiative internationale : « Nous espérons que nos résultats seront à l'origine de la création d'une initiative internationale pour la mise en œuvre et le suivi de ce type d'analyse dans le futur. Les essais cliniques, le renforcement du rôle des institutions et la création de partenariats public-privé sont autant de possibilités que nous devons explorer pour améliorer l'accès à ces technologies innovantes et efficaces mais coûteuses. »

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