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CANNABIDIOL : Il induit aussi un effet antidépresseur prolongé

Actualité publiée il y a 5 années 5 mois 4 semaines
Molecular Neurobiology
Le CBD semble activer des mécanismes qui réparent les circuits neuronaux dans le cortex préfrontal et l'hippocampe.

Ces essais sur l’animal menés à la São Paulo Research Foundation (FAPESP-São Paulo) accordent un nouveau bénéfice -encore- au cannabidiol (CBD), l’un des principes actifs du cannabis. Une seule dose de cannabidiol entraîne en effet des effets prolongés (pendant 7 jours chez le rat) contre la dépression. Des travaux présentés dans la revue Molecular Neurobiology qui suggèrent que le CBD active des mécanismes qui réparent les circuits neuronaux dans le cortex préfrontal et l'hippocampe.

 

Le résultat est d’intérêt lors que l’on sait que les antidépresseurs mettent généralement de 2 à 4 semaines pour avoir un effet significatif sur un patient déprimé. De plus, ils ne sont inefficaces que chez environ 40% des patients. Ces scientifiques brésiliens ont donc probablement « trouvé » un nouveau médicament contre la dépression qui agit plus rapidement avec des effets plus durables. Car une dose unique de CBD chez des rats modèles de dépression s’avère très efficace, éliminant les symptômes le jour-même et maintenant ses effets bénéfiques pendant une semaine. Des résultats qui confortent ceux de précédentes recherches montrant le potentiel thérapeutique prometteur du CBD dans le traitement de la dépression à large spectre, chez les modèles précliniques mais aussi chez les humains.

 

Les chercheurs ont effectué des tests sur des lignées de rats et de souris sélectionnées par croisement pour développer des symptômes de dépression. 5 tests et l'analyse comportementale ont porté sur un total de 367 animaux, soumis à des situations de stress telles que le test de la nage forcée. Avant le test, certains animaux avaient reçu une injection de cannabidiol à des doses de 7, 10 et 30 mg / kg dans une solution saline et les autres (groupe témoin), n'avaient reçu que du sérum physiologique. Les chercheurs précisent que le test de la nage forcée est utilisé pour mesurer l’effet des antidépresseurs car tous les antidépresseurs connus raccourcissent la durée de l’immobilité et par conséquent allongent la durée de la natation. Une réduction du temps d’immobilité dans ce test peut donc être interprétée comme l’illustration d’un effet antidépresseur. Ces expériences confirment cet effet avec le cannabidiol, qui induit chez l’animal les mêmes comportements que ceux associés aux antidépresseurs.

 

Des effets du traitement par le cannabidiol rapides et durables : le CBD s’avère efficace dans la durée, son effet persistant jusqu'à 7 jours après l'administration d'une dose unique. 7 jours après l’injection, les chercheurs observent une augmentation du nombre de protéines synaptiques dans le cortex préfrontal : « A la lumière de cette découverte, nous pensons que le cannabidiol déclenche rapidement des mécanismes neuroplastiques qui contribuent à réparer les circuits neuronaux endommagés par la dépression ». En particulier, le CBD induit une augmentation rapide des taux de facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF), au rôle clé dans la survie neuronale et la neurogenèse. Les scientifiques observent également une reprise de la synaptogenèse (ou formation de nouvelles synapses entre les neurones) dans le cortex préfrontal des animaux. Des effets qui viennent compléter celles d’une précédente étude de la même équipe, montrant le déclenchement par le CBD de mécanismes neuroplastiques dans l'hippocampe, une zone également impliquée dans la neurobiologie de la dépression.

 

Le cannabidiol est déjà utilisé chez l’homme pour traiter d’autres maladies, les auteurs regardent actuellement s’il serait bien efficace chez les patients qui ne répondent pas aux traitements conventionnels par antidépresseurs. Mais une autre étude, présentée dans la revue Progress in Neuro -Psychopharmacology and Biological Psychiatry, montre déjà que le traitement par cannabidiol facilite la neurotransmission sérotoninergique dans le système nerveux central et que sa combinaison avec de faibles doses d'antidépresseurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) pourrait être efficace chez les patients réfractaires.

 

Selon les auteurs, le cannabidiol pourrait donc non seulement être un antidépresseur à action plus rapide que les médicaments conventionnels, mais aussi améliorer la réponse à ces médicaments lorsque pris en association. Rappelons enfin que le cannabidiol ne produit ni dépendance ni effets psychotropes.

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