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Ces MÉDICAMENTS qui induisent une infection cérébrale mortelle

Actualité publiée il y a 1 année 4 mois 1 semaine
Frontiers in Neurology
Les résultats pourraient permettre une réduction de 11 % de la LEMP induite par les médicaments immunomodulateurs (Visuel Adobe Stock 323837289).

Cette recherche d’une équipe de pharmacologues et de neurologues de Emerald Lake Safety (Californie), une organisation qui travaille sur les effets indésirables des traitements, établit un lien entre des variantes génétiques et une infection cérébrale mortelle induite par des médicaments. Les résultats publiés dans Frontiers in Neurology pourraient permettre une réduction de 11 % de cette infection mortelle, la leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP), induite par ces médicaments immunomodulateurs.

 

L’équipe établit en effet un lien étroit entre 4 mutations génétiques et la leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP), une infection cérébrale rare mais souvent mortelle qui touche principalement les personnes dont le système immunitaire est affaibli, et qui, selon ces conclusions, peut être déclenchée par des dizaines de médicaments approuvés. Ces nouvelles données vont permettre aux médecins d'identifier et de prévenir la LEMP chez les patients présentant le risque le plus élevé.

4 mutations génétiques de susceptibilité

Plusieurs études ont établi le risque de LEMP associé à certains traitements et ont préconisé de nouveaux schémas posologiques prolongés pour réduire ce risque de leucoencéphalopathie multifocale progressive pouvant dans certains cas, atteindre 94%.

La nouvelle étude révèle que chez les personnes prenant des médicaments induisant la LEMP, le fait d'avoir l'une des 4 variantes génétiques augmente le risque de LEMP de 8,7 fois en moyenne. L'une des variantes augmente le risque de 33 fois.

 

8 médicaments font l’objet d’un avertissement de niveau maximum pour le risque de LEMP (de l’Agence américaine (FDA) et les notices de plus de 30 autres médicaments font également de cet effet indésirable associé. Au total, les rapports de cas de LEMP concernent plus de 75 médicaments. La liste de ces médicaments comprend bon nombre des traitements les plus efficaces pour la sclérose en plaques (SEP), les cancers du sang, la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn et le rejet de greffe d'organe.

 

La LEMP est causée par le virus JCV, un virus généralement inoffensif porté par jusqu'à 80 % de la population. La LEMP survient lorsque le virus se réveille et attaque le cerveau, avec des conséquences parfois mortelles. Pourquoi le virus conduit à la LEMP chez certaines personnes mais pas chez d'autres reste une question en suspens.

 

L’étude démontre que :

 

  • ces 4 variants génétiques « de susceptibilité » sont en effet plus fréquents chez les patients ayant développé une LEMP d'origine médicamenteuse qu’en population générale ;
  • en comparaison avec des patients atteints de SEP porteurs du JCV et prenant un médicament à haut risque pendant des années, mais qui n'ayant pas développé de LEMP, ces résultats sont encore plus déterminants ;
  • près de 11 % des patients atteints de LEMP portent au moins une de ces 4 variantes ;
  • ces 4 variantes pèsent pour un pourcentage plus élevé de cas de LEMP que les mutations BRCA déjà bien documentées dans le cancer du sein ;
  • leur niveau prédictif ont aujourd’hui conduit l’Agence américaine FDA à exiger un dépistage génétique pour d'autres médicaments à risque.

 

Un contexte de hausse d'incidence : en effet, la LEMP d'origine médicamenteuse est en augmentation avec le développement récent de nouvelles thérapies immunosuppressives. En 2021, plus de 500 cas de LEMP associée aux traitements ont été enregistrés aux États-Unis.

Ces médicaments immunosuppresseurs sont de plus en plus largement prescrits.

Par exemple, aux États-Unis, près d'un million de personnes sont atteintes de SEP, 1,5 million d'autres ont des cancers du sang couramment traités avec des médicaments induisant la LEMP et 850.000 Américains ont reçu des greffes d'organes nécessitant un tel médicament.

 

« Identifier les mutations génétiques de susceptibilité », commente l’auteur principal, le Dr Lawrence Steinman, professeur de neurologie, de pédiatrie et de génétique à l'Université de Stanford, « devrait faire partie de la norme de soins ».

 

La stratégie de dépistage est donc extrêmement prometteuse pour réduire le risque de maladie d’autant qu’il existe un simple test de détection, peu coûteux.  

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