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CHIRURGIE BARIATRIQUE : Elle prévient aussi le risque de cancer de l’utérus

Actualité publiée il y a 5 années 4 mois 2 semaines
International Journal of Cancer
Chez les femmes très obèses, la chirurgie bariatrique prévient le cancer de l'utérus.

On connait le lien entre l’obésité et le risque de certains cancers, dont les cancers féminins. On sait aussi qu’une perte de poids par régime de restriction calorique peut inverser ce risque. Cette étude de l’Université de Manchester nous apprend que cet effet est également constaté avec la chirurgie de perte de poids. Ainsi, chez les femmes obèses, la chirurgie bariatrique prévient le cancer de l'utérus. Un bénéfice de la chirurgie de perte de poids, encore un, à ajouter à ceux mieux documentés sur le métabolisme et notamment contre le risque de diabète ou encore de maladies cardiaques.

 

Les médecins savent depuis longtemps que l'obésité est un facteur majeur de cancer de l’utérus. Cependant, jusqu'à présent, l'effet de la perte de poids sur les modifications précancéreuses de l'utérus est resté relativement peu étudié, en particulier lorsque cette perte de poids est obtenue par chirurgie.

 

L’étude menée auprès de 72 patientes à IMC > 50 (obésité morbide +++) ayant subi une chirurgie par sleeve gastrectomie ou une chirurgie de pontage gastrique (bypass) révèle, par biopsie de l’utérus, que le tissu précancéreux situé au niveau du ventre est redevenu un tissu normal et sain après la perte de poids.

  • Sur les 72 participantes, 4 ont développé un cancer de l'utérus, traité par hystérectomie ;
  • chez 6 autres patientes ont été signalées une hyperplasie de l’endomètre atypique avec lésion précancéreuse (prolifération excessive de cellules dans l’utérus) ;
  • chez ces 6 patientes atteintes d'hyperplasie de l'endomètre,
    • 3 ne présentent plus aucun signe de cette lésion lorsqu'elles sont testées 8 semaines plus tard, après une perte d’environ 3 kilos,
    • et sur les 3 autres traités avec un stérilet Mirena libérant de la progestérone dans l'utérus, 2 se révèlent indemnes de la maladie 6 mois plus tard.
    • Des contrôles menés tous les 6 mois durant 4 ans révèlent que le tissu précancéreux ne « récidive » pas chez ces 5 femmes. La dernière participante a subi une hystérectomie.
  • Enfin, les 62 patientes restantes présentant un tissu utérin normal au moment de la chirurgie de perte de poids avec, néanmoins, un fort risque d'anomalie, notamment un taux de croissance cellulaire élevé, des voies cancérigènes activées et des voies anticancéreuses éteintes, voient ce risque et ses marqueurs inversés, à 1 an et après une perte d’environ 7 kilos.

 

 

La chirurgie de l’obésité peut, ainsi, inverser les modifications précancéreuses des tissus : l’auteur principal, le Dr Emma Crosbie, maître de conférences clinique à l'Université de Manchester résume : « Nous savons que les femmes super obèses courent un risque beaucoup plus élevé de cancer de l’utérus que les femmes de poids normal. Mais nous ne nous attendions pas à ce qu'une proportion aussi élevée de femmes risque un cancer de l'utérus et un pré-cancer dont elles ignorent l'existence. Grâce à cette étude, nous savons maintenant qu’aider les femmes obèses à perdre du poids, y compris par chirurgie, peut inverser les modifications précancéreuses des tissus ».

 

Un point important, car perdre du poids en suivant un régime peut être très difficile pour ces patientes atteintes d’obésité morbide et le maintien du poids est également un défi. Les femmes ménopausées obèses produisent des œstrogènes à partir de leurs réserves de graisse. Mais comme elles n'ovulent plus, le manque de progestérone permet aux cellules de l'utérus de se développer - ce qui augmente le risque de cancer.

Il reste à « faire plus vite » : « De nombreux patients attendent jusqu'à 2 ans leur chirurgie bariatrique. Chez ces patientes atteintes d'obésité morbide, accélérer le processus pourrait permettre, sans aucun doute, de sauver des vies ».

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