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CHIRURGIE BARIATRIQUE : Elle semble favoriser les problèmes avec l’alcool

Actualité publiée il y a 5 années 3 mois 1 semaine
Annals of Surgery
Un risque accru de trouble lié à l'alcool est ici associé au pontage gastrique Roux-en-Y

On ne compte plus les bénéfices de la chirurgie de l’obésité, directement associés à la perte de poids ou à un rétablissement d’un métabolisme  sain. Cependant cette étude en souligne un effet secondaire, a priori surprenant, la propension à développer ensuite des troubles avec l’alcool. Cette analyse multicentrique à long terme menée par des scientifiques de l'Université de Pittsburgh et présentée dans les Annals of Surgery, menée sur un groupe de patients ayant subi un pontage gastrique (Roux-en-Y), montre aussi que chez ces patients, l’incidence des troubles liés à l’alcool est plus élevée et que de plus les outils de dépistage existants ne fonctionnent pas correctement.

 

En synthèse l’étude montre que les adultes qui ont subi un pontage gastrique augmentent progressivement la fréquence de consommation et la quantité d'alcool consommée au cours des 7 années qui suivent leur chirurgie.

 

Un risque accru de trouble lié à l'alcool associé au pontage gastrique Roux-en-Y : « l'American Society for Metabolic and Bariatric Surgery a déjà recommandé aux cliniciens de dépister le trouble lié à la consommation d'alcool avant et après la chirurgie, mais sans donner de conseils sur la manière de procéder », rappelle l’auteur principal, le Dr Wendy C. King, professeur agrégé au Département Epidémiologie de la Pitt Public Health. « En population générale, les directives recommandent l'utilisation d'un des 3 outils de dépistage de l'alcool mais deux de ces outils s’avèrent inadéquats chez les adultes ayant reçu un « Bypass gastrique » ».

 

Des pics d’alcoolémie plus élevés, après : l’équipe a suivi 1.472 adultes ayant subi un pontage gastrique et a effectué un dépistage de l'alcoolémie avant et après l'intervention. L’analyse révèle :

  • des pics d’alcoolémie plus élevés après l’intervention et une élimination de l’alcool plus lente que celle observée chez des témoins non opérés ;
  • en particulier, avec une dose standard d’alcool, le taux maximum d’alcool dans le sang atteint un niveau environ 2 fois plus élevé après la chirurgie qu’avant la chirurgie ; cela suggère que l’effet de consommer 4 verres après la chirurgie est similaire à celui de consommer 8 verres pour une personne qui n’a pas subi de pontage gastrique.

 

 

Explication : non seulement le pontage gastrique entraîne une perte de poids à long terme ce qui accroît les effets de l’alcool mais les patients augmentent régulièrement leur consommation d'alcool dans les années qui suivent l'opération. Il reste à comprendre pourquoi. Quoiqu’il en soit, les outils de dépistage classiques ne permettent pas d'identifier les patients qui présentent un risque élevé de problèmes liés à l'alcool. Ainsi, parmi les 835 femmes qui ont déclaré avoir consommé de l'alcool au cours d'une année ou plus et lors d'une ou plusieurs évaluations annuelles, le dépistage n'a pas permis d'atteindre le niveau de sensibilité ou de spécificité requis pour donner aux cliniciens l'assurance que ces patients souffraient d’éventuels troubles liés à l'alcool.

Enfin, si dans cette étude, les femmes représentaient 80% des participants et le nombre d'hommes était insuffisant pour tirer des conclusions significatives, les chercheurs suggèrent qu'il n'y a aucune raison de ne pas élargir ces résultats aux hommes.

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