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CONTRACEPTION ORALE : Elle pourrait perturber la perception des émotions

Actualité publiée il y a 5 années 1 mois 6 jours
Frontiers in Neuroscience
Il est logique qu’en modifiant l’équilibre hormonal chez les femmes, les contraceptifs oraux puissent modifier leur perception de certaines émotions complexes.

Les contraceptifs oraux pourraient nuire à la perception de certaines émotions complexes, suggère cette étude d’une équipe de l’Université de Rostock (Allemagne), publiée dans la revue Frontiers in Neuroscience. Il reste cependant à préciser par d’autres recherches, si cette perception réduite des émotions dépend du type et de la durée de la contraception, et si la capacité des femmes à établir et à entretenir des relations intimes pourrait s’en trouver altérée.

 

Au-delà de l'objectif primaire de contrôle des naissances, les contraceptifs hormonaux peuvent aider à contrôler l’acné, les règles abondantes et l’endométriose, et réduire le risque de cancers de l’ovaire, de l’utérus et du côlon. En revanche, la pilule contraceptive peut augmenter légèrement le risque de cancer du sein et du col de l'utérus, de formation de caillots sanguins et d’hypertension. Enfin, si plus de 100 millions de femmes dans le monde utilisent des contraceptifs oraux, leurs effets psychologiques restent peu documentés.

 

Il est logique qu’en modifiant l’équilibre hormonal chez les femmes, les contraceptifs oraux puissent modifier également leur sensibilité à certaines émotions complexes. En invitant 42 femmes utilisatrices et 53 non-utilisatrices à identifier des expressions émotionnelles complexes telles que l'orgueil ou le mépris, ces scientifiques révèlent ici de subtils changements dans la reconnaissance des émotions associées à l'utilisation de la pilule contraceptive orale. Leur étude révèle en effet que les utilisatrices de contraception orale sont environ 10% moins aptes à déchiffrer des expressions émotionnelles sur des photos de visages qui leur sont présentées. Ces déficiences restent très subtiles et ne sont constatées que lors de la reconnaissance d’expressions complexes d’émotions positives comme négatives.

 

Les niveaux d’hormones en question : les chercheurs invoquent les variations cycliques des niveaux d'œstrogène et de progestérone, des hormones déjà connues pour affecter la reconnaissance des émotions et pour influencer l'activité et les connexions dans les zones cérébrales associées à ces perceptions. « Cependant, le mécanisme exact qui soustend ces modifications reste à élucider », soulignent les chercheurs.

 

D'autres études seront nécessaires pour déterminer si ces déficiences dépendent du type, de la durée ou du moment d'utilisation de la contraception et si ces effets ont également des conséquences significatives sur les relations intimes.

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