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DÉMENCE : Des signes détectables plus de 9 ans avant

Actualité publiée il y a 1 année 4 mois 1 semaine
Alzheimer s & Dementia
Objectif, pouvoir détecter les signes de démence jusqu’à 9 ans avant. (Visuel Adobe Stock 217737875)

Quelle que soit la maladie, l’objectif reste son diagnostic le plus précoce possible pour la traiter le plus tôt possible. C’est également vrai pour les démences et la maladie d’Alzheimer, qui ne disposent pas de traitements réellement curatifs et dont on sait qu’elles mettent des années à se développer. Ces scientifiques de l’Université de Cambridge promettent ici dans la revue Alzheimer s & Dementia de pouvoir détecter les signes de démence jusqu’à 9 ans avant.

 

Les scientifiques démontrent qu'il est possible de repérer très tôt certains signes de déficience cérébrale, via l’analyse de données de la biobank britannique qui repère une déficience dans certains domaines cognitifs précis, dont la résolution de problèmes et le rappel des nombres. En synthèse, l’étude indique les compétences cognitives que les tests de diagnostic doivent cibler en priorité.

 

L’étude a analysé les données biomédicales, la génétique, le mode de vie et la santé d'un demi-million de participants britanniques âgés de 40 à 69 ans. Les chercheurs ont également collecté des données d'une batterie de tests cognitifs comprenant la résolution de problèmes, la mémoire, les temps de réaction …Les chercheurs ont regardé si des signes cognitifs étaient présents chez certains participants, entre 5 et 9 ans, avant le diagnostic de démence ou de maladie neurodégénérative. L’analyse révèle que :

 

  • les participants qui ont développé la maladie d'Alzheimer ont de moins bons scores aux tâches de résolution de problèmes, sur le temps de réaction, la mémorisation de listes de chiffres, la mémoire prospective (capacité à se souvenir d’avoir à faire quelque chose plus tard) et l'appariement des paires ;
  • c'est également le cas pour les participants qui vont développer une forme plus rare de démence, une démence frontotemporale ;
  • les participants qui ont développé la maladie d'Alzheimer plus susceptibles d'avoir fait une chute au cours des 12 mois précédents ;
  • les participants qui ont développé une maladie neurologique rare connue sous le nom de paralysie supranucléaire progressive qui affecte l'équilibre, sont plus de 2 fois plus susceptibles d'avoir fait une chute au cours des 12 derniers mois ;
  • quelle soit la maladie développée, dont la maladie de Parkinson et la démence à corps de Lewy, la santé des participants était déjà dégradée 9 années avant.

 

« Lorsque nous avons examiné les antécédents des patients,

il est devenu clair qu'ils présentaient des troubles cognitifs plusieurs années avant que leurs symptômes ne deviennent suffisamment évidents

pour poser le diagnostic. Les déficiences étaient souvent subtiles, mais concentrées sur certains aspects bien précis de la cognition », résume l’auteur principal, le Dr Nol Swaddiwudhipong, médecin à l'Université de Cambridge.

 

L’analyse livre ainsi un certain nombre de clés sur lesquelles les cliniciens doivent se concentrer pour mieux détecter ces démences. Ces clés pourraient permettre de développer un test de détection précoce. Ces résultats soulèvent ainsi l’espoir de pouvoir prochainement identifier en routine clinique les patients à risque et suffisamment tôt pour qu’ils puissent encore bénéficier d’interventions, notamment cognitivo-comportementales. Cela pourrait également faciliter le recrutement des « bons » participants, pour les essais cliniques sur de futurs médicaments. Car, rappellent ici les auteurs, il existe actuellement très peu voire aucun traitement efficace contre la démence ou d'autres maladies neurodégénératives- y compris la maladie de Parkinson. Cette absence d’outils thérapeutique s’explique au moins partiellement par le fait que ces affections ne sont souvent diagnostiquées qu'une fois les symptômes évidents et la neurodégénérescence installée, parfois depuis des années. Cela suggère aussi que de nombreux médicaments sont testés auprès de patients déjà atteints de manière irréversible.

 

 

« C'est une étape vers le dépistage des personnes les plus à risque, par exemple, les personnes qui souffrent d'hypertension artérielle ou ne font pas assez d'exercice- et vers une intervention plus précoce ».

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