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DÉPRESSION : La pandémie silencieuse

Actualité publiée il y a 1 année 5 mois 1 jour
American Journal of Preventive Medicine
Il existe un décalage croissant entre la prévalence de la maladie et l’accès au traitement (Visuel Adobe Stock 306504664)

L’épidémie de dépression s'aggrave en silence depuis 2015, conclut cette étude épidémiologique, menée aux Etats-Unis, et dont les grandes tendances peuvent être élargies à l’ensemble des pays riches. Ainsi, près d'un adulte sur 10 déclare souffrir de dépression et cette prévalence est 2 fois plus élevée encore chez les adolescents et les jeunes adultes. L’équipe de la Columbia University Mailman School of Public Health et de la City University (New York) attire l’attention sur le décalage croissant entre la prévalence de la maladie et l’accès au traitement.

 

Car l’augmentation de la prévalence du traitement ne suit pas l'augmentation de la prévalence de la dépression, conclut cette analyse des données de la dernière vague de la National Survey on Drug Use and Health (2015-2020) – qui ne couvre donc pas la période pandémique.  

 

La dépression majeure est aujourd’hui le trouble mental le plus courant dans les pays riches et le premier facteur de risque de comportement suicidaire. Les résultats précédents montrent une augmentation de la dépression en population générale de 6,6 % en 2005 à 7,3 % en 2015.

L’augmentation s’accélère depuis 2015

Les chercheurs parlent de « grande crise de santé publique », « une crise qui s’intensifiait donc, avant même le début de la pandémie », précise l’auteur principal, Renee D. Goodwin, professeur d'épidémiologie à la Columbia Mailman School of Public Health ainsi qu’à l’Université de New York. Ces tendances suggèrent à la fois une accélération de la crise mais aussi une inégalité dans l’accès aux traitements de la dépression.

 

  • En 2020, 9 % des Américains âgés de 12 ans ou plus ont connu un épisode dépressif majeur au cours de l'année écoulée ;
  • La prévalence de la dépression atteint 17 % chez les jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans,
  • 16,9 % chez les adolescents âgés de 12 à 17 ans ;
  • l’augmentation de sa prévalence est plus rapide chez les jeunes et les jeunes adultes ;
  • en revanche, la prévalence de la dépression est restée stable chez les adultes de 35 ans et plus ;
  • elle touche indifféremment les 2 sexes, tous les groupes ethniques, tous les niveaux de revenus et d’études ;
  • cependant, la prévalence de la dépression est plus élevée chez les femmes que chez les hommes, chez les adultes vivant seuls et chez ceux dont le revenu est le plus faible ;
  • dans l'ensemble, la prévalence de la recherche d'aide reste modeste et n’a pas augmenté proportionnellement à l’évolution de l’incidence de la dépression ;
  • ainsi, la grande majorité des adolescents souffrant de dépression ne vont pas consulter un professionnel de santé et n’ont pas de prescription de traitement pharmacologique.

 

« Le niveau et la concentration élevés de dépression non traitée chez les adolescents et les jeunes adultes sont particulièrement problématiques car la dépression non traitée au début de la vie est prédictive d'un risque accru de problèmes de santé mentale plus tard dans la vie », soulignent les chercheurs.

 

La pandémie de COVID, quelles conséquences ? « Les conséquences à court et à long terme de la pandémie sur la dépression ne sont pas encore claires, mais ces estimations sont un point de départ indispensable pour quantifier l'impact de la pandémie sur la santé mentale. Il est urgent d'élargir les campagnes publiques fondées sur des preuves qui encouragent la recherche d'aide, l'intervention précoce, la prévention et l'éducation thérapeutique sur la dépression ».

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