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DÉPRESSION : Le risque accru de fibrillation n'a rien à voir avec le traitement

Actualité publiée il y a 5 années 2 mois 3 semaines
European Journal of Preventive Cardiology
La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme cardiaque le plus courant, et la cause de 20 à 30% des accidents vasculaires cérébraux (AVC).

C’est un nouveau risque associé à la dépression, la fibrillation auriculaire (FA/AF) ou arythmie cardiaque qui est mis en évidence avec cette étude présentée à la AF Aware Week et publiée dans l’European Journal of Preventive Cardiology. Les chercheurs danois montrent en effet, sur cet échantillon de patients atteints de dépression clinique que si le risque de FA est en effet bien plus élevé qu’en population générale, les médicaments ne sont pas responsables de cette incidence accrue de la fibrillation auriculaire.

 

L'auteur de l'étude, Morten Fenger-Grøn, statisticien à l'Unité de recherche en médecine générale de l'Université d'Aarhus (Danemark) rappelle le lien bien connu entre l'esprit et le cœur et l’association déjà documentée entre la dépression et le développement de la maladie coronarienne. Son étude a examiné si la dépression était également liée à la fibrillation auriculaire. La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme cardiaque le plus courant, et la cause de 20 à 30% des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Elle entraîne des symptômes sévères dont des palpitations, un essoufflement, de la fatigue, des douleurs thoraciques et des vertiges. Un adulte sur 4 d'âge moyen en Europe et aux États-Unis va développer une fibrillation auriculaire. On estime que d'ici 2030, l'Union européenne comptera 14 à 17 millions de patients atteints de fibrillation auriculaire, avec 120.000 à 215.000 nouveaux diagnostics chaque année.

 

De précédentes études ont montré des associations entre la dépression et des symptômes plus graves et une mortalité plus élevée chez les patients atteints de fibrillation auriculaire. Les antidépresseurs, de leur côté, ont été associés à des troubles du rythme cardiaque graves, mais rares, ce qui pose la question de savoir s'ils pourraient également augmenter le risque de fibrillation auriculaire. L’étude a donc examiné l'association entre la dépression, le traitement antidépresseur et le risque de développer une fibrillation auriculaire. La première prescription d'antidépresseurs est ici prise en compte comme indicateur de dépression. L'étude est menée auprès de 785.254 patients sous traitement antidépresseur et un échantillon témoin apparié. Le risque de fibrillation auriculaire a été évalué après le début du traitement et au cours du mois précédent, en supposant que les patients étaient déprimés mais non traités sur le plan médical. Cette large analyse montre que :

  • Par rapport à la population générale, les patients sous antidépresseurs présentent un risque de fibrillation auriculaire 3,18 fois plus élevé au cours du premier mois de traitement, cependant cette association se réduit progressivement jusqu'à 1,37 fois à 2-6 mois et à 1,11 fois à 6-12 mois. Cette réduction de l’association avec le temps pouvant suggérer une atténuation du risque avec le traitement ;
  • d’autant que le risque de FA apparaît encore plus élevé le mois précédant le début du traitement par antidépresseur soit multiplié par 7,65. Cela confirme que les antidépresseurs ne sont pas associés au développement de la FA. En pratique, le patient déprimé ne doit pas craindre qu'un traitement antidépresseur puisse provoquer la FA ;

 

Ainsi le message pour les patients déjà atteints de FA est de prendre soin, si besoin de leur santé mentale et ne pas s’inquiéter d’avoir à prendre des antidépresseurs.

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