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DIAGNOSTIC : Suivre les cellules cancéreuses à la trace

Actualité publiée il y a 6 années 5 mois 4 semaines
Scientific Reports
La propagation et la résistance tumorales prennent du temps

Un petit dispositif fluidique qui permet de suivre sur une longue durée les cellules cancéreuses et évaluer leur agressivité, c’est l’outil diagnostic présenté par une équipe de scientifiques de l’Université du Michigan dans la dernière édition des Scientific Reports. Les cellules cancéreuses se déplacent dans une chambre microfluidique et leur comportement apporte des informations précieuses sur la propagation du cancer.

 

À mesure que le cancer se développe, il évolue : les cellules individuelles deviennent plus agressives et se divisent, circulent et se propager de plus en plus loin dans le corps. Existe-t-il un moyen de repérer les cellules les plus agressives et de les arrêter avant qu'elles ne se propagent ? Les chercheurs du Michigan Comprehensive Cancer Center ont trouvé le moyen de « capturer » ces cellules leaders et de mieux comprendre leur biologie, grâce à un mini-dispositif microfluidique, qui, pour la première fois permet de « conserver » les cellules sur une longue durée et de suivre ainsi l’évolution de leurs caractéristiques avec le temps.

Le dispositif se compose de 3 petits canaux par lesquels les cellules s'écoulent.

 

La propagation et la résistance tumorales prennent du temps : « ces phénomènes ne se produisent pas du jour au lendemain », explique l'auteur principal de l'étude, Koh Meng Aw Yong, Ph.D., chercheur postdoctoral. Son objectif ? Suivre l'évolution à long terme de la tumeur. Le nouveau dispositif fluidique permet donc de cultiver des cellules pendant de longues périodes et jusqu'à 3 semaines environ.

 

Comment « ça marche » ? Les cellules ressemblent à un mince filament laiteux, suspendues en 3D dans une sorte d’éprouvette plus petite qu'une boîte à pilules. Le dispositif se compose de 3 petits canaux par lesquels les cellules s'écoulent. Les cellules sont alimentées dans un canal. Le fluide s'écoule à travers un canal parallèle pour fournir une pression et un écoulement sans déranger la culture comme avec les capillaires du corps. Testé avec 2 lignées de cellules métastatiques de cancer de la prostate, le système a permis d’isoler les cellules leaders et de démontrer que les cellules d'une lignée étaient 2 fois plus invasives que celles de l'autre lignée cellulaire. A 3 semaines, cette différence s’est estompée, suggérant que le caractère invasif des cellules peut évoluer avec le temps. Il s’agit, dans un deuxième temps d’identifier des différences dans la signature moléculaire entre les cellules agressives ou plus latentes puis de cibler les profils moléculaires invasifs, afin de prévenir la métastase.

 

Suivre la réponse au traitement : le dispositif va offrir non seulement la possibilité de repérer les cellules agressives, préciser le pronostic et personnaliser le traitement, mais aussi de suivre la réponse du patient et détecter quand le cancer devient résistant au traitement. Les oncologues sauront ainsi plus tôt si une thérapie ne fonctionne pas et pourront orienter le patient vers une autre option.

 

Les chercheurs poursuivent leurs tests avec des cellules de cancer du sein triple-négatif, une forme particulièrement agressive de cancer. Ils ont pour objectif, une fois que les cellules leaders identifiées, de préciser leurs marqueurs génétiques ou moléculaires spécifiques.

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