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DOULEUR CHRONIQUE : Le système antidouleur naturel du cerveau plutôt que les opioïdes

Actualité publiée il y a 6 années 1 mois 5 jours
eLife
Une personne sur 3 souffre de douleurs chroniques au cours de sa vie.

Une personne sur 3 souffre de douleurs chroniques au cours de sa vie. En identifiant la zone du cerveau qui répond naturellement à la douleur, cette équipe de l’Université de Cambridge ouvre la voie à des thérapies alternatives aux opioïdes, et donc peut-être une solution à la « crise des opioïdes », cause, aux Etats-Unis des 2 tiers des décès chez les moins de 50 ans. Ces travaux, présentés dans la revue eLife, permettent e effet de mieux comprendre pourquoi et comment le cerveau décide d'arrêter la douleur dans certaines circonstances et pas d’autres.

L'étude, dirigée à l'Université de Cambridge, identifie une zone du cerveau clé de l'analgésie endogène c’est-à-dire du système intrinsèque de soulagement de la douleur. En stimulant cette zone, mais sans risquer les effets secondaires dangereux des opioïde, il serait donc possible, sur le papier, de soulager la douleur chronique. Car les médicaments opioïdes comme l'oxycodone, l'hydrocodone et le fentanyl détournent ce système analgésique endogène, ce qui en fait des analgésiques efficaces. Cependant, le problème est leur effet addictif qui conduit aux surdoses et aux décès associés.

 

Les chercheurs tentent donc ici de comprendre ce qu'est ce système analgésique endogène, pourquoi nous en disposons, quel est son fonctionnement et comment il est contrôlé dans le cerveau. Le Dr Ben Seymour du Département de génie de Cambridge, qui a dirigé la recherche, explique : « Si nous parvenons à comprendre cela, nous serons capables de développer des traitements beaucoup plus sélectifs pour traiter la douleur ».

 

La douleur assure une fonction de survie clé : Après une blessure, par exemple, la douleur persistante nous contraint au repos et à la récupération et indique au corps d'utiliser toute l'énergie possible pour la guérison. « Cette douleur qui peut nous aider à récupérer en supprimant notre volonté de faire des choses inutiles peut être considéré comme une « douleur saine », explique l’auteur.

 

Alors pourquoi le cerveau baisse-t-il parfois le signal de douleur ? Dans certaines situations, le cerveau activer le système antidouleur pour rechercher le soulagement. Pour prouver l’existence de ce processus et où dans le cerveau il est activé, l'équipe a conçu plusieurs expériences sous imagerie cérébrale.

Dans la première expérience, les chercheurs ont attaché une sonde métallique au bras d'une série de volontaires sains et l'ont chauffée à un niveau douloureux, mais pas suffisamment pour entraîner une brûlure. Les participants ont ensuite joué à un jeu de hasard où ils devaient trouver quel bouton sur un petit clavier refroidissait la sonde. Le niveau de difficulté variait au cours des expériences : il était parfois facile et parfois difficile d'éteindre la sonde. Tout au long de la tâche, les volontaires évaluaient fréquemment leur douleur et les chercheurs surveillaient leur activité cérébrale. L’analyse des images montre que le niveau de douleur ressenti est lié à la quantité d'informations à apprendre dans la tâche.

  • Lorsque les sujets essayent activement de savoir sur quel bouton ils doivent appuyer, alors la douleur était réduite ;
  • lorsque les sujets savent déjà sur quel bouton appuyer, la douleur est à son maximum ;
  • en fait, le cerveau calcule les avantages à rechercher et à souvenir de la façon dont il peut obtenir un soulagement et utilise ensuite ces données pour contrôler le niveau de douleur.

 

La deuxième expérience identifie le signal dans une zone du cortex préfrontal, le cortex cingulaire.

L’étude permet de mieux comprendre pourquoi et quand le cerveau décide d'arrêter la douleur -lorsqu’il cherche à comprendre comment- et d'identifier le cortex cingulaire comme un centre de décision critique de contrôle de la douleur dans le cerveau. Ce centre de décision est une cible prometteuse pour de futures recherches.

En particulier, les chercheurs essaient maintenant de comprendre ce que sont les intrants de cette zone du cerveau, comment elle est stimulée par les opioïdes, quels autres messagers chimiques elle utilise et comment elle pourrait être ciblée pour soulager les patients souffrant de douleur chronique.

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