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ERREURS MÉDICALES : Les chirurgiens en font plus lorsqu’ils sont stressés

Actualité publiée il y a 5 années 2 mois 3 semaines
BJS Open
Ces nouvelles données révèlent que, dans les moments « délicats » de l’intervention, le surcroît d’erreurs, avec le stress, peut atteindre 66%.

Est-ce une évidence mais ne faut-il pas le rappeler, données à l’appui ? Cette étude de l’Université de Colombie le confirme : les chirurgiens stressés font plus d’erreurs médicales en salle d’opération. Ces données, présentées dans le British Journal of Surgery Open (BJS Open), révèlent que, dans les moments « délicats » de l’intervention, le surcroît d’erreurs, avec le stress, peut atteindrejusqu'à 66%.

 

L’équipe utilise ici une technologie qui capture l'activité électrique du cœur d'un chirurgien et permet ainsi d’identifier ses périodes de stress, qu’elles soient provoquées par une pensée négative ou un bruit en salle d'op. Les erreurs en « excès » entraînent alors des saignements ou des hémorragies, des déchirures tissulaires ou des brûlures. Des résultats qui appellent à l'élaboration de protocoles visant à réduire le stress aigu ou à court terme des chirurgiens en action. Toute modification des pratiques courantes pouvant réduire le nombre d'erreurs commises par les chirurgiens en raison du stress, permettrait bien évidemment de réduire considérablement le nombre de décès post-op.

 

La corrélation entre niveaux de stress et erreurs chirurgicales : il y a un an et demi, l’auteur principal de l’étude, Peter Dupont Grantcharov, étudiant en maîtrise au Data Science Institute de l'Université Columbia a eu l'idée de demander au Dr Homero Rivas, professeur agrégé de chirurgie au Centre médical de Stanford, de porter un maillot intelligent Hexoskin sous ses vêtements pendant ses interventions. Conçu pour fournir aux athlètes des données physiologiques précises lors des séances d’entraînement, ce maillot mesure les impulsions électriques qui déclenchent les battements de cœur. À partir de ces données, le chercheur a modélisé les statistiques de variabilité de la fréquence cardiaque du chirurgien. Par ailleurs, le chercheur a recueilli des enregistrements vidéo du chirurgien au cours de ses interventions. Ainsi, il a pu documenter ses erreurs à l'aide de cadres d'évaluation validés des performances chirurgicales. Les niveaux de stress et les erreurs chirurgicales ont été horodatés pour établir la corrélation entre les deux. Ces données aboutissent à la conclusion alarmante d’un effet du stress considérable sur l’incidence des erreurs chirurgicales. Le surcroît d’erreurs liées au stress peut en effet atteindre 66%.

 

Distractions en salle d'opération : ces « distractions » constituent en effet un facteur de stress majeur pour le chirurgien, mais quelles sont-elles ? Il s’agit, explique l’auteur, des alarmes des nombreuses machines, des dysfonctionnements de l'équipement, des conversations en marge de l’intervention, ou encore des va-et-vient en salle d'opération.

L’auteur espère que d'autres chercheurs s'appuieront sur cette étude pour tenter de réduire ces distractions, et progresser dans l’identification des causes du stress du personnel chirurgical.

 

« Si notre étude contribue à rendre le bloc opératoire plus sûr pour les patients, nous serons ravis ! ».

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