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GONORRHÉE : Le premier vaccin efficace contre Neisseria gonorrhoeae

Actualité publiée il y a 6 années 7 mois 3 semaines
The Lancet
La gonorrhée (ou blennorragie) c'est 78 millions de nouveaux cas par an dans le monde

Alors qu’une étude toute récente alerte sur l’incidence croissante de la gonorrhée (ou blennorragie), soit  78 millions de nouveaux cas par an dans le monde et sur l’émergence de souches multi-résistantes de la bactérie Neisseria gonorrhoeae, cette recherche néozélandaise intervient à point nommé pour révéler l’efficacité préventive d’une ancienne version du vaccin contre la méningite B contre la bactérie. Des données présentées dans le Lancet, qui ouvrent une piste de développement de nouveaux vaccins non seulement pour la gonorrhée, mais aussi pour les vaccins anti-méningocoques.

Car les bactéries en cause dans la gonorrhée et la méningite B présentent des similitudes génétiques, soulignent ces chercheurs de l'Université d'Auckland (Nouvelle-Zélande) et de l'Hôpital des enfants de Cincinnati. Ils constatent également une diminution des taux de diagnostic de gonorrhée en Nouvelle-Zélande après un programme de vaccination de masse contre le méningocoque B -. Enfin la méningite B est causée par Neisseria meningitides, une bactérie assez similaire à Neisseria gonorrhoeae, les chercheurs ont donc fait l’hypothèse qu’un « ancien » vaccin contre la méningite, MeNZB, pourrait protéger également contre l’IST.

 

Cette étude cas-témoins a porté sur 14.730 participants, âgés de 15 à 30 ans, ayant reçu soit un diagnostic de gonorrhée, soit un diagnostic de Chlamydia, l’objectif étant d’évaluer une éventuelle association entre cette vaccination et le risque d’infection. Parmi les participants, 1.241 avaient un diagnostic de gonorrhée uniquement. Les 12.487 participants ayant un diagnostic de Chlamydia uniquement, ont formé le groupe témoin, dont personnes. Une analyse supplémentaire a été effectuée chez 1.002 participants ayant eu les deux infections. Enfin, l’équipe a utilisé les dossiers du registre national de vaccination pour identifier les participants ayant reçu le vaccin MeNZB et relier l’incidence des infections à la vaccination. L’analyse montre que :

-41% des participants atteints de gonorrhée avaient été vaccinés contre la méningite B, vs 51% dans le groupe « chlamydia uniquement ».

-Les participants vaccinés ont un risque réduit de 31% de diagnostic de gonorrhée vs diagnostic d’infection à chlamydia ;

-l’effet de la vaccination semble diminuer avec le temps. Les analyses de sous-groupes révèlent ainsi que l'efficacité du vaccin atteint 20% dans les 3 à 5 ans qui suivent la vaccination puis est réduite à 9% au-delà de 5 ans.

Ainsi la vaccination avec MeNZB est bien associée à des taux réduits de diagnostic de gonorrhée et c’est d’ailleurs la première fois qu'un vaccin démontre une protection contre la gonorrhée. Il s’agira d’améliorer ce candidat mais la piste est là. En particulier, la recherche devra vérifie si les nouveaux vaccins anti-méningite B présentent cette même efficacité. Enfin, il reste aussi à mieux comprendre le processus qui sous-tend cette protection contre l’infection.

Dans l’attente, la meilleure façon de se protéger contre les IST reste le préservatif.

N.B. La recherche a été financée par GSK Vaccines

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