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GROSSESSE : Le stress maternel altère le cerveau du bébé

Actualité publiée il y a 1 année 10 mois 3 semaines
JAMA Network Open
Le stress, l'anxiété et la dépression pendant la grossesse peuvent entraver le développement cognitif des nourrissons  (Visuel Adobe Stock 172410452)

Le stress, l'anxiété et la dépression pendant la grossesse peuvent entraver le développement cognitif des nourrissons, confirme cette recherche de pédiatres du Children's National Hospital (Washington), qui décrypte comment ces différents troubles de santé mentale, pendant la grossesse, altèrent les principales caractéristiques du cerveau fœtal. Les conclusions, présentées dans le JAMA Network Open, alertent également sur les conséquences de la détresse psychologique persistante après la naissance sur l'interaction parent-enfant et l'autorégulation du nourrisson.

 

L’auteur principal, le Dr Catherine Limperopoulos, directrice du Developing Brain Institute au Children's National explique qu’en détectant ces niveaux élevés de détresse psychologique, de manière précoce, chez les femmes enceintes, les cliniciens pourraient surveiller les bébés qui risquent de développer ultérieurement des troubles du développement neurologique ».

Un lien visible entre le développement cérébral in utero altéré et les conséquences sur le développement cognitif

L’étude, la première à faire la lumière sur un lien important entre le développement cérébral fœtal in utero altéré et les conséquences à long terme sur le développement cognitif des fœtus exposés à des niveaux élevés de stress pendant la grossesse, a suivi une cohorte de 97 femmes enceintes et leurs bébés. L'étude du développement du cerveau fœtal in utero est en effet un véritable défi, en raison des mouvements fœtaux et maternels, de la technologie d'imagerie, des problèmes de rapport signal/bruit et des changements dans la croissance du cerveau. Ici, les participantes enceintes étaient en bonne santé, avec un certain niveau d'éducation et avaient un emploi. Pour quantifier le stress maternel prénatal, l'anxiété et la dépression, les chercheurs ont utilisé des questionnaires validés autodéclarés. Les volumes cérébraux fœtaux et le repliement cortical ont été mesurés à partir d'images reconstruites en trois dimensions à partir d'examens IRM. La créatine et la choline cérébrales fœtales ont été quantifiées à l'aide de la spectroscopie du proton par résonance magnétique. Le développement neurologique de l'enfant de 18 mois a été mesuré à l'aide d'échelles et d'évaluations validées.

Les chercheurs observent, in utero,

 

  • des changements dans la profondeur des sillons et le volume de l'hippocampe gauche ;
  • ces changements contribuent à expliquer les problèmes de développement neurologique observés après la naissance ;
  • ces enfants peuvent éprouver ensuite des problèmes socio-émotionnels persistants et rencontrer une difficulté à établir des relations positives avec les autres, y compris leur mère.

 

La santé mentale maternelle, un facteur décisif pour le développement cognitif du bébé : la santé mentale, même des femmes à statut socio-économique élevé, modifie donc la structure et la biochimie du cerveau fœtal en développement. Ces premières observations devront encore être confirmées sur un plus large échantillon, écrivent les auteurs, qui appellent néanmoins à un protocole de surveillance spécifique du développement neurologique des enfants nés de mères très stressées ou souffrant de troubles anxieux. Car les preuves se font de plus en plus nombreuses à souligner l'importance du soutien en santé mentale pour les femmes enceintes.

Environ une femme enceinte sur 4 souffre de symptômes liés au stress,

et la dépression est la complication la plus courante de la grossesse. La relation entre le développement cérébral fœtal altéré, la détresse psychologique maternelle prénatale et les résultats neurodéveloppementaux à long terme doit être mieux comprise.

 

« Ce qui est clair, c'est que des interventions précoces pourraient aider les mères à réduire leur stress, ce qui peut avoir un impact positif sur leurs symptômes et donc sur leur bébé bien longtemps après la naissance ».

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