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HYPERACTIVITÉ (TDAH) : L’eye-tracking pour diagnostiquer et évaluer

Actualité publiée il y a 6 années 6 mois 1 semaine
Psychological Science
L’eye-tracking ou l’analyse du regard a déjà été documenté comme une technique intéressante pour détecter les troubles du spectre autistique

L’eye-tracking ou l’analyse du regard ont déjà été documentés comme une technique intéressante pour détecter les troubles du spectre autistique et évaluer la réussite des stratégies d'adaptation sociale pour les enfants autistes. Ici, cette analyse des mouvements oculaires révèle des déficits d'attente temporelle dans le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention (TDAH). Des conclusions présentées dans la revue Psychological Science, qui vont permettre de mieux comprendre et peut-être finalement d’améliorer l'évaluation du TDAH.

 

La technique de l’eye-tracking permet de mesurer de minuscules mouvements des yeux. Des preuves émergentes montrent que les petits mouvements involontaires des yeux, sous forme de saccades et de microsaccades sont un reflet du fonctionnement des processus mentaux comme l'attention et l'anticipation, 2 processus cognitifs souvent altérés chez les patients atteints de TDAH.

 

L’étude a porté sur 20 participants ayant un diagnostic de TDAH et 20 témoins neurotypiques. Les participants ave TDAH étaient invités à s'abstenir de prendre leur traitement durant les 24 heures précédant les séances d’étude. Sur 2 jours différents e laboratoire, les participants ont visionné une série de formes colorées sur écran et sous eye-tracking. Ils devaient appuyer sur une touche chaque fois qu'ils voyaient un carré rouge, qui apparaissait environ 25% du temps. Au cours d’une séance, les participants se sont vus présenter des formes à des intervalles prévisibles, toutes les 2 secondes. Au cours de l’autre séance, l’intervalle variait de 1 à 2,5 secondes. Les participants n'ont pas été informés de cette différence d timing. L’expérience montre que :

  • lorsque les stimuli apparaissent à intervalles réguliers et prévisibles, les témoins répondent plus rapidement que lorsqu'ils apparaissent à des intervalles variables. Cependant, les temps de réaction de participants atteints de TDAH sont similaires dans les 2 cas, ils ne s’améliorent pas en cas d’intervalle prévisible ;
  • les participants neurotypiques réduisent leurs mouvements oculaires immédiatement avant un événement prévisible. Ce n’est pas le cas des participants à TDAH.
  • la concentration à la tâche n’apparaît pas, durant ces expériences, comme le meilleur prédicteur de TDAH.

 

 

Cette étude suggère que ce suivi attentif des mouvements des yeux est une option prometteuse pour surveiller de manière empirique les pauses temporelles chez les personnes atteintes de TDAH : « L’œil est un organe agité et les mouvements des yeux se produisent constamment. Mais ce flux continu de mouvements oculaires s’interrompt momentanément avant un événement visuel anticipé », explique l’auteur principal, le psychologue et neurologue Shlomit Yuval-Greenberg, professeur adjoint à l'Université de Tel Aviv.

« Cette pause dans les mouvements oculaires peut être utilisée comme le signe que le sujet prédit la survenue d’un événement ».

 

Un modèle de mobilité oculaire spécifique : les individus neurotypiques, donc exempts de diagnostic de TDAH présentent un modèle de mobilité oculaire différent de celui des patients diagnostiqués avec TDAH :

  • les personnes atteintes de TDAH ont tendance à ne pas atténuer ou stopper leurs mouvements oculaires avant un événement prévisible, ce qui suggère qu'ils sont moins en mesure de prédire l'événement et / ou d'agir selon les prédictions.
  • une analyse minutieuse des mouvements oculaires peut donc apporter une mesure objective dans le diagnostic et l'évaluation de l'efficacité du traitement du TDAH.

 

 

« Il est bien documenté que le TDAH est un trouble hétérogène », concluent les chercheurs, « et seuls certains patients souffrant de TDAH éprouvent des difficultés à maintenir leur attention concentrée au cours d'une tâche ». L'étude révèle ainsi les promesses de l’eye-tracking dans le diagnostic et la surveillance des TDAH.

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