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INSUFFISANCE CARDIAQUE : Le nouvel espoir de la thérapie cellulaire

Actualité publiée il y a 1 année 1 mois 3 semaines
JACC
L'essai confirme l’efficacité de la thérapie à réduire considérablement le risque de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral (AVC) et à améliorer la fraction d'éjection du cœur, en particulier chez les patients présentant des niveaux élevés d'inflammation (Visuel Adobe Stock 387783779)

Ces cardiologues et biologistes du Texas Heart Institute proposent, ici dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC), une première dans le traitement de l'insuffisance cardiaque, par thérapie cellulaire. L’analyse des résultats du plus grand essai de thérapie cellulaire mené chez des patients insuffisants cardiaques, confirme l’efficacité de la thérapie à réduire considérablement le risque de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral (AVC) et à améliorer la fraction d'éjection du cœur, en particulier chez les patients présentant des niveaux élevés d'inflammation.

 

L’insuffisance cardiaque touche entre 1 et 2 % de la population des pays riches. La plupart des médicaments utilisés aujourd'hui traitent plutôt les conséquences de la maladie, qui se produisent dans le cœur et en raison de voies neurohormonales complexes activées pour compenser une mauvaise fonction cardiaque. Ces mêmes voies contribuent à la progression de la maladie et aux hospitalisations répétées.

La thérapie cellulaire à base de cellules précurseurs mésenchymateuses

semble avoir un impact significatif sur le risque de décès élevé associé à la maladie. Cette thérapie cellulaire ouvre une toute nouvelle option de traitement et offre un espoir aux patients souffrant d'insuffisance cardiaque chronique : un type de cellules, les cellules précurseurs mésenchymateuses développé par une biotech (Mesoblast Inc.), confirme sa capacité à s'attaquer à un contributeur majeur à l'insuffisance cardiaque : l'inflammation. Alors que les participants de l'essai suivaient par ailleurs le traitement médicamenteux standard, tel que recommandé par les lignes directrices pour l'insuffisance cardiaque, l’essai conclut à un effet « synergique et complémentaire » de la nouvelle thérapie cellulaire.

 

L’étude : il s’agit de l’essai de phase III DREAM-HF (Double-Blind Randomized Assessment of Clinical Events With Allogeneic Mesenchymal Precursor Cells in Heart Failure), réalisé sur 51 sites et auprès de 565 patients insuffisants cardiaques chroniques également sous traitement standard de l'insuffisance cardiaque, suivis durant 30 mois. L’essai a testé l’efficacité de la thérapie cellulaire par injections cardiaques directes de cellules précurseurs mésenchymateuses (MPC) immunosélectionnées et expansées en culture, sur le nombre d'hospitalisations et d'événements cardiovasculaires indésirables majeurs. Les MPC sont un bon candidat en raison de leurs puissants effets anti-inflammatoires, pro-angiogéniques et pro-cicatrisation. Les cellules ont été obtenues à partir de la moelle osseuse de donneurs adultes sains.

Le critère d'évaluation principal était le délai avant des événements récurrents causés par une insuffisance cardiaque avec une fraction d'éjection réduite ou par des arythmies ventriculaires symptomatiques, les critères secondaires étant des composantes du critère d'évaluation principal, soit le délai jusqu'au premier événement cardiaque fatal et le décès toutes causes confondues.

 

Si les critères primaires et secondaires n’ont pas été atteints -et s’avèrent similaires entre les 2 groupes d’étude (thérapie cellulaire vs soins standards)-,  la thérapie cellulaire apparaît néanmoins prometteuse, avec :

 

  • un renforcement significatif du muscle ventriculaire gauche au cours des 12 premiers mois, mesuré par une augmentation de la fraction d'éjection ventriculaire gauche ( capacité de pompage du cœur et marqueur de la fonction cardiaque globale) ;
  • au cours du suivi moyen de 30 mois, la thérapie a réduit le risque de décès cardiovasculaire, de crise cardiaque ou d’AVC avec une diminution plus importante chez les patients présentant une inflammation accrue ;
  • la thérapie a ainsi réduit le taux de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral de 58 %, et de 75 % chez les patients présentant des taux élevés d’inflammation ;
  • l'amélioration de la fraction d'éjection est plus prononcée chez les patients présentant également des niveaux d'inflammation plus élevés.

 

Cette analyse marque ainsi une étape importante dans le traitement de l’insuffisance cardiaque par thérapie cellulaire. Les cellules ici testées réduisent l'inflammation et renforcent le muscle cardiaque. Elles semblent apporter un effet immunomodulateur et anti-inflammatoire systémique complémentaire des effets des traitements standards.

 

Nous voilà donc avec une piste très intéressante mais pas encore un nouveau traitement.

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