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INSUFFISANCE CARDIAQUE: Un patient sur 3 hospitalisés ne retournera pas travailler

Actualité publiée il y a 7 années 11 mois 11 heures
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Un tiers des patients souffrant d'insuffisance cardiaque ne retournent pas au travail (Visuel Fotolia 96273841)

Un tiers des patients souffrant d'insuffisance cardiaque ne retourne pas au travail et, le cas échéant, le retour au travail est plus probable chez les hommes, les patients plus jeunes et ceux ayant un niveau d'enseignement supérieur. C’est la révélation de cette étude menée sur plus de 10.000 patients et présentée au Heart Failure 2016 et 3rd World Congress on Acute Heart Failure de l’European Society of Cardiology. Des données qui ajoutent l’incapacité à maintenir un emploi à la réduction de qualité de vie liée à l’insuffisance cardiaque. Ces conclusions appellent à une réhabilitation plus intensive, au soutien psychologique et à l'éducation à l’information, notamment des patients qui seraient en capacité de reprendre le travail.

Un tiers des patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque pour la première fois ne sont toujours pas retournés au travail un an plus tard, révèle cette étude de l'Université de Copenhague, menée auprès de 12.000 patients. Or l'activité professionnelle est cruciale pour l'estime de soi, la qualité de vie y compris sur le plan financier et la perte d'emploi ajoute ainsi, que ce soit pour le patient ou la société, au fardeau de la maladie cardiaque.

Ici, cette incapacité à maintenir un emploi à temps plein apparaît comme une conséquence indirecte de l'insuffisance cardiaque au-delà des paramètres cliniques habituels d'hospitalisation et de décès. Alors que la plupart des recherches sur le sujet sont menée chez des patients plutôt âgés, cet effet indirect n'avait jusque-là jamais été évoqué. Cette recherche comble ce manque de connaissances sur l'impact de l'insuffisance cardiaque sur la vie et la qualité de vie de patients plus jeunes.

 

L'étude a suivi 11.880 patients atteints d'insuffisance cardiaque en âge de travailler (18 à 60 ans) actifs avant d'être hospitalisés pour insuffisance cardiaque. Les chercheurs ont pris en compte les données sur l'âge, la durée du séjour à l'hôpital, le sexe, le niveau d'éducation, le revenu, les comorbidités et le type d'emploi. Leur analyse constate qu'un an après avoir été hospitalisés pour insuffisance cardiaque pour la première fois,

 

· 68% des patients sont retournés au travail,

 

· 25% non,

 

· 7% sont décédés.

 

Ø Ainsi, parmi les patients qui sont en vie un an après leur première hospitalisation pour insuffisance cardiaque, 37% n'ont pas repris le travail, ce qui suggère que l'insuffisance cardiaque a réduit de manière considérable, la capacité du patient à maintenir une vie normale et autonome.

 

Les patients plus jeunes, âgés de 18 à 30 ans sont plus de 3 fois plus susceptibles de retourner au travail que les patients plus âgés (51 à 60 ans). C'est aussi le cas des patients ayant un niveau d'éducation plus élevé qui sont 2 fois plus susceptibles de retourner au travail que ceux ayant un niveau plus faible d'éducation. Un résultat logique, l'enseignement supérieur étant généralement associé à des emplois moins exigeants physiquement.

 

Ø Les hommes sont 24% plus susceptibles de retourner au travail que les femmes. Meilleure récupération ou contraintes plus fortes ? Les chercheurs ne se prononcent pas.

 

Ø Une hospitalisation de plus de 7 jours et/ou des antécédents d'accident vasculaire cérébral, de maladie rénale chronique, de maladie pulmonaire obstructive chronique, de diabète ou de cancer, vont également réduire le taux de retour au travail.

 

Il s'agit ici d'associations mais elles fournissent des indices précieux pour prédire les chances de retour au travail, ou a contrario le risque de perte d'emploi et donc pour mieux cibler les interventions de conseil et d'éducation, y compris chez les patients qui pourraient retourner travailler en toute sécurité. Les auteurs concluent, face à ces taux surprenant d'arrêt du travail, à la nécessité d'une réhabilitation plus intensive, de plus de soutien psychologique, d'éducation thérapeutique et, globalement, d'une meilleure information des patients insuffisants cardiaques.

 

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