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L'AUTISME associé à un processus de décision plus rationnel

Actualité publiée il y a 6 années 8 mois 2 semaines
Psychological Science
L'autisme associé à moins de biais cognitif dans la prise de décision, qu’en population générale

Les personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA) montrent souvent une sensibilité réduite à l'information contextuelle et cette sensibilité réduite les entraine à faire des choix souvent plus cohérents dans les tâches décisionnelles de haut niveau. Ces données publiées dans Psychological Science, la revue de l'Association for Psychological Science, suggèrent que les personnes atteintes d'autisme, étant moins influençables par les différentes allégations ou astuces de présentation, vont par exemple choisir des produits de consommation qui répondent mieux à leurs besoins rationnels. Bref, moins de biais cognitif dans la prise de décision, qu’en population générale.

Ce qui fait dire à l’auteur principal, le chercheur George Farmer de l'Université de Cambridge, que si de très nombreuses études ont comparé les performances cognitives des sujets atteints d’autisme à celles de sujets « neurotypiques », sa recherche, parmi les premières à examiner la performance dans le domaine de la prise de décision, révèle ainsi un avantage cognitif chez les personnes autistes. On pense que les autistes se concentrent davantage sur les détails et moins sur l'ensemble, d’une image par exemple, et sont moins sensibles à certaines illusions visuelles, explique l’auteur. « Nous avons cherché à savoir si cette tendance s'appliquerait aux tâches de décision de niveau supérieur ».

Les personnes autistes font des choix plus rationnels : les chercheurs ont recruté 90 adultes avec TSA et 212 adultes neurotypiques et les ont invités à participer à une étude de décision en ligne. Les chercheurs ont utilisé 10 paires de produits et les produits dans chaque paire différaient selon deux dimensions. Avec chaque paire, figurait également un leurre : les participants visionnaient chaque paire 2 fois, dans un cas, le leurre accompagnant était conçu pour cibler le produit A, dans l'autre cas, il ciblait le produit B. Les participants devaient choisir parmi les trois options présentées. Par exemple, les participants devaient choisir l'un des trois lecteurs USB qui variaient en fonction de leur capacité et de leur durée de vie. A d’une capacité de 32 Go et d’une durée de vie de 20 mois, B de capacité moindre (16 Go) mais avec durée de vie plus longue (36 mois). Le leurre, d'une capacité de 28 Go et d’une durée de vie de 16 mois objectivement moins performant que A, devrait donc être ignoré.

Les participants ont également passé des tests cognitifs et de mesure des symptômes d’autisme.

L’expérience montre que, par rapport aux participants neurotypiques, les participants atteints de TSA font des choix plus cohérents et restent plus fidèles à leurs sélections.

Dans une deuxième phase de l’étude, les chercheurs ont renouvelé l’expérience pour comparer les processus de décision de 2 groupes de participants autistes, avec TSA léger ou sévère. Les résultats confirment que les participants à score élevé sur les traits autistiques sont plus susceptibles de faire des choix cohérents par rapport aux participants à faible score.

2 expériences qui suggèrent une relation dose-dépendante entre le score de sévérité de l’autisme et le caractère rationnel presque non émotionnel de la décision : « les personnes atteintes de TSA sont moins susceptibles de montrer le biais cognitif qui affecte souvent leurs pairs neurotypiques lors de la prise de décision ». Cette sensibilité réduite au contexte serait en quelque sorte une nouvelle démonstration que l'autisme n'est pas à tous égards un « handicap », écrivent les chercheurs.

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