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Le COURAGE siège dans l’hippocampe

Actualité publiée il y a 5 années 5 mois 2 semaines
Nature Communications
Les cellules OLM ou interneurones « oriens-lacunosum moleculare » présents dans l'hippocampe pourraient ainsi expliquer la bravoure de certaines personnes qui vont éprouver du plaisir à accomplir des actes dangereux ou exaltants.

La peur est dans l’amygdale mais le courage dans l’hippocampe, concluent ces travaux de l’Université d'Uppsala (Suède), présentés dans la revue Nature Communications et qui identifient des cellules spécifiquement téméraires dans cette zone du cerveau. Ces cellules « OLM » très sensibles à la nicotine, contribuent de plus à expliquer pourquoi les gens fument quand ils sont anxieux.

 

Les cellules OLM ou interneurones « oriens-lacunosum moleculare » présents dans l'hippocampe pourraient ainsi expliquer la bravoure de certaines personnes qui vont éprouver du plaisir à accomplir des actes dangereux ou exaltants. Au sein de fratries même, il existe, soulignent les chercheurs, des différences considérables dans la prise de risque. Jusqu’à ces travaux, les mécanismes neuronaux à l'origine de ces comportements à risque restaient mal connus. Ces neuroscientifiques identifient, pour la première fois, le rôle clé joué par certaines cellules de l'hippocampe dans la prise de risque et l'anxiété.

 

Ces cellules OLM, lorsqu'elles sont stimulées, induisent un rythme cérébral spécifique chez l’animal, lorsqu’il se sent en sécurité dans un environnement pourtant menaçant. La manipulation de ces cellules OLM permet également de contrôler l'anxiété et les comportements à risque. C’est donc une étape vers une thérapie permettant de contrôler rapidement la propension à la prise de risque mais surtout de traiter l'anxiété pathologique, les deux traits étant généralement liés.

 

Cibler les OLM pour réduire l’anxiété : L'anxiété adaptative est certes essentielle à la survie, mais dysfonctionnelle et chronique, elle nuit considérablement au bien-être et à la qualité de vie. Les patients atteints de troubles anxieux se voient fréquemment prescrire des antidépresseurs qui agissent dans tout le cerveau et pas seulement dans les zones clés, avec des effets secondaires qui peuvent être sévères. Ainsi, pouvoir cibler une zone précise du cerveau voire ce groupe très spécifique de cellules pour contrôler l'anxiété constitue une avancée majeure dans le traitement de l'anxiété et des troubles associés tels que la dépression.

 

Cibler les OLM avec des agents pharmacologiques : la même équipe de scientifiques avait découvert, lors de précédentes recherches, que les cellules OLM étaient les « gardiens » de la mémoire dans l'hippocampe et que ces cellules étaient très sensibles à la nicotine. Une constatation qui, à la lumière des derniers résultats, peut expliquer pourquoi les gens fument quand ils sont anxieux, explique le Dr Richardson Leao, chercheur à l’Institut du cerveau de l’Université fédérale de Rio Grande do Norte.

On connait mieux le rôle de l’hippocampe dans la mémoire et la cognition, que dans les émotions. Ce n’est qu’au cours de ces dernières années que les scientifiques ont commencé à apprécier le rôle de l'hippocampe dans la régulation des émotions.

 

Pourtant, la découverte de ces neurones et de leur rôle dans l'anxiété et la prise de risque pourraient ouvrir la voie au développement d'anxiolytiques et d'antidépresseurs plus efficaces et avec moins d’effets secondaires.

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