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MÉNOPAUSE et GRAISSE ABDOMINALE : Une mauvaise passe vers le cancer

Actualité publiée il y a 6 années 6 mois 2 semaines
ESMO 2017
La graisse abdominale est un facteur de risque clé de cancer chez les femmes ménopausées

La graisse abdominale, un facteur de risque clé de cancer chez les femmes ménopausées, c’est l’avertissement lancé par cette recherche d’une équipe de l'hôpital Galliera (Gênes) présentée au Congrès 2017 de l’European Society for Medical Oncology (ESMO- Madrid). Une nouvelle preuve du lien entre obésité, graisse et risque de cancer, qui cette fois documente la graisse abdominale comme un accélérateur tumoral.

Ainsi, la répartition de la graisse corporelle dans le corps apparaît une nouvelle fois plus importante que le poids corporel en ce qui concerne le risque de cancer, ici chez les femmes ménopausées. C’est aussi un nouvel argument de gestion du poids à destination des femmes de ce groupe d'âge, qui peuvent être sujette à une prise de poids plus importante. Enfin, c’est la preuve que l'indice de masse corporelle (IMC) et le taux de graisse ne sont pas forcément des indicateurs fins du risque de cancer, et selon le cancer considéré bien sûr.

 

Il s’agit ici de l’analyse des données d’une étude de cohorte prospective, la Prospective Epidemiologic Risk Factor study visant plus largement à mieux comprendre les maladies liées à l'âge chez les femmes ménopausées. Elle est menée sur 5.855 femmes âgées en moyenne de 71 ans ayant subi des analyses pour évaluer la composition de la graisse corporelle et de la graisse corporelle et suivies pendant 12 ans en moyenne. Les chercheurs ont enregistré 811 cancers solides chez ces femmes. L’analyse conclut que :

  • le rapport graisse abdominale/graisse « périphérique » s’avère un prédicteur indépendant et majeur du diagnostic de cancer à 12 ans ;
  • ni l'IMC ni le taux de graisse ne sont en revanche des facteurs indépendants ou significatifs ;
  • seuls les cancers du poumon et gastro-intestinaux sont associés à des taux élevés de graisse abdominale / périphérique et leur risque est accru jusqu’à 70% en cas de rapport élevé ;
  • les autres facteurs de risque de cancer -déjà connus- sont l'âge, la THS et le tabagisme, mais même après prise en compte de ces facteurs de confusion possibles, le taux graisse abdominale/graisse « périphérique » demeure un facteur de risque indépendant.

 

 

« On sait que la transition de la ménopause déclenche un changement de distribution de la graisse corporelle vers la zone de l’abdomen. Ainsi, c’est un appel pour les femmes plus âgées à être particulièrement vigilantes et à opter pour un mode de vie sain, dès la pré-ménopause d’ailleurs », rappelle le Dr Mærsk Staunstrup, auteur principal de l’étude. Les cliniciens devraient avoir ce dialogue préventif avec les femmes pré-ménopausée à risque plus élevé de cancer.

 

Enfin, l'étude confirme le rôle de l'obésité dans l'étiologie de plusieurs cancers. Alors que l'obésité était précédemment liée au risque de cancer, l’étude met en exergue un lien vers le cancer du poumon encore peu documenté. Des données qui incitent à un certain nombre d'interventions chez les patientes obèses.

En plus de la nécessité de perdre de la graisse en suivant un régime et en pratiquant l’exercice, on pourrait aussi « imaginer » l’intérêt d’un médicament contre le diabète, comme la metformine, pour la prévention du cancer.

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