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MICROBIOTE : Comment les fibres alimentaires nous protègent

Actualité publiée il y a 6 années 4 mois 3 jours
Science
Notre microbiote est un champ de guerre entre communautés microbiennes

On sait que les microbes intestinaux qui constituent notre microbiote sont des partenaires clés dans la défense de l'hôte contre les agents pathogènes. Cette protection est le résultat d’interactions multiples et complexes entre les bactéries intestinales, les cellules épithéliales qui recouvrent l'intestin (colonocytes) et les cellules immunitaires. Mais une partie de ces interactions implique des métabolites dérivés de la bactérie, comme certains acides gras à chaîne courte, dont le butyrate, produit de la fermentation bactérienne colique bien connu pour ses capacités de défense de la muqueuse intestinale et son action anti- prolifération des cellules cancéreuses. Ces travaux décryptent, dans la revue Science, comment le butyrate protège l'hôte contre l'expansion de bactéries pathogènes qui pourraient conduire à des maladies inflammatoires de l'intestin (MICI).

 

Tout est une nouvelle fois question de fibre alimentaire et de sa contribution à la bonne santé intestinale : Les chercheurs de l’Université de Californie - Davis expliquent en effet comment les sous-produits de la digestion des fibres alimentaires par les microbes intestinaux agissent comme un carburant de choix pour aider les cellules intestinales à maintenir la santé intestinale. Ce faisant, ils confirment les bénéfices d’un apport alimentaire en fibres et identifient une cible thérapeutique prometteuse pour rééquilibrer, le cas échéant, le microbiote intestinal. « Notre recherche suggère que l'une des meilleures approches pour le maintien d’une bonne santé intestinale consiste à nourrir les microbes bénéfiques de fibres alimentaires » résume l’auteur principal, Andreas Bäumler, professeur au sein du Département de microbiologie médicale et d’immunologie à l’UC Davis.

 

Notre microbiote, un champ de guerre entre communautés microbiennes : de nombreuses études ont ainsi documenté l'association entre la diminution du nombre de bactéries d'une espèce ou encore de légers changements dans les communautés bactériennes du microbiote et le développement de l'obésité, du diabète et des maladies inflammatoires de l'intestin (MICI), dont la maladie de Crohn. Une étude de l’Université de l'Oregon a montré que quelques microbes intestinaux clés suffisent à garantir le maintien de notre santé, par l’équilibre du microbiote intestinal. Cette nouvelle recherche suggère que les signaux générés par les microbes bénéfiques conduisent le tractus intestinal à limiter les ressources qui pourraient conduire à une expansion des microbes potentiellement dangereux.

 

Des bactéries bénéfiques capables de dégrader la fibre sans grand besoin d’oxygène : le processus décrypté est le suivant : les microorganismes résiduels de l'intestin métabolisent des fibres alimentaires indigestes pour produire des acides gras à chaîne courte, qui signalent aux cellules qui recouvrent l'intestin grêle d’optimiser leur consommation d'oxygène, limitant ainsi la quantité d'oxygène diffusée dans l'espace intestinal en contact direct avec des aliments digérés. Ainsi, les bactéries intestinales bénéfiques capables de dégrader les fibres peuvent survivre dans un environnement pauvre en oxygène, ce qui suggère que le microbiote et les cellules intestinales travaillent ensemble pour promouvoir un cycle vertueux favorable à la santé intestinale. Ici, les chercheurs identifient un récepteur (PPARg) régulateur et responsable du maintien de ce cycle de protection.

 

Une voie de signalisation clé : en cas de dysfonctionnement de cette voie de régulation de l’oxygène, soulignent les auteurs, l’hôte devient plus sensible aux agents pathogènes entériques aérobies tels que Salmonella ou Escherichia coli, qui utilisent de l'oxygène pour éliminer, à leur tour, les microbes bénéfiques…

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