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MICROBIOTE : Génétique et allaitement, 2 déterminants majeurs pour le nourrisson

Actualité publiée il y a 6 années 9 mois 3 semaines
Genome Medicine

Le microbiote intestinal du nourrisson est fortement influencé dès sa première année de vie par l’allaitement et l'origine ethnique, c’est la conclusion de cette étude de l'Université McMaster, publiée dans la revue Genome Medicine. Alors que le microbiote intestinal est un ensemble finalement « stable » qui se forme progressivement de l’âge d’1 à 3 ans, les bactéries intestinales postnatales apparaissent ici comme un indicateur majeur de la fonction immunitaire, du métabolisme des nutriments et de la protection contre les agents pathogènes, plus tard dans la vie.

En effet, l'étude examine la population microbienne présente dans le tractus gastro-intestinal des nourrissons à un stade de la vie où les processus métaboliques sont loin d'être établis et stabilisés, explique Jennifer Stearns, auteur principal de l'étude et professeur de médecine à l'École Michael G. DeGroote de l'Université McMaster. L'auteur rappelle que les communautés microbiennes sont influencées par la génétique, l'alimentation et le mode de vie, des facteurs qui ont bien été pris en compte dans son étude. 3 facteurs fortement influencés par l'origine ethnique.

L'équipe a analysé les échantillons de selles de 173 participants de type européen et 182 participants asiatiques (Inde, Pakistan, Sri Lanka et Bangladesh) recrutés dans 2 études de cohortes de naissance (CHILD et START), coordonnées à l'Université McMaster. L'analyse des échantillons révèle :

 

-l'origine ethnique et les modes d'alimentation comme des facteurs indépendants de la composition du microbiote intestinal à l'âge de 2 ans ;

 

-une plus grande abondance de bactéries lactiques chez ces enfants sud-asiatiques et une plus grande abondance de Clostridia et de genres apparentés chez les enfants européens. Ces différences de configuration pourraient être associées à des différences de risques de maladies plus tard dans la vie.

 

 

Ethnie, mode de vie, microbiote et maladies…ces données viennent ajouter à la compréhension de la relation entre microbiote et santé, de mieux en mieux documentée. En mettant en exergue l'influence somme toute logique de l'ethnicité sur la configuration du microbiote à la petite enfance, ces travaux suggèrent de nouvelles pistes de prévention ciblées. Car on sait que le microbiote intestinal émerge comme un facteur clé du risque de développement de maladies chroniques telles que l'obésité, le diabète de type 2, les allergies, les maladies intestinales inflammatoires et le cancer du côlon. Il reste donc à « creuser » ces données par ethnie, les rapprocher de données épidémiologiques sur l'incidence, par ethnie, de ces maladies chroniques pour identifier des spécificités du microbiote associées…Enfin, l'étude permet de mieux comprendre la hausse d'incidence de ces maladies non transmissibles, alors que de nombreux groupes de population « passent » à un mode de vie occidental, une transition qui contribue certainement au risque plus élevé d'obésité, de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires, entre autres.

 

June, 2017 DOI: 10.1186/s13073-017-0421-5 Ethnic and diet-related differences in the healthy infant microbiome

 

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