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MICROBIOTE INTESTINAL : Ce que les agents de conservation lui font

Actualité publiée il y a 6 années 3 mois 1 semaine
Science of Food
Le conservateur alimentaire étudié ici, perturbe, certes temporairement, la diversité des microbes dans l'intestin

Les scientifiques de l'Université du Massachusetts à Amherst étudient ici les effets d'un agent de conservation sur le microbiote intestinal et montrent que ce conservateur alimentaire, perturbe, certes temporairement, la diversité des microbes dans l'intestin. Cette recherche a plusieurs implications : l’adaptation probable de notre microbiote aux conservateurs alimentaires, l’émergence probable d’une résistance bactérienne face à ces expositions répétées et le besoin de conduire d’autres recherches sur ces interactions possibles des conservateurs avec les centaines d'espèces de microbes présentes dans nos intestins.

 

Car ces conservateurs alimentaires sont des composés antimicrobiens ajoutés pour préserver les aliments et favoriser leur stockage et leur conservation. Jusque-là, ces conservateurs ont été considérés pour la plupart bénins et non toxiques pour le consommateur, cependant on ignore tout des effets de leurs interactions avec notre microbiote, explique en substance, l’auteur principal, David Sela, microbiologiste nutritionnel à l'Université du Massachusetts.

l’équipe constate que le composé polylysine (PL sur visuel) perturbe temporairement la diversité du microbiote intestinal

 

L’étude menée chez la souris a regardé précisément les effets d'un de ces conservateurs, Epsilon-poly-l-lysine (ε-PL) un peptide nature antimicrobien fréquemment utilisé comme conservateur alimentaire. Les chercheurs ont réparti 40 souris femelles et 40 souris mâles en 4 groupes de 10 animaux chacun, ont supplémenté 10 souris femelles et 10 souris mâles avec le conservateur vs les 2 groupes témoins de 10 animaux qui ont reçu leur alimentation exempte d’additif.

 

Les additifs perturbent temporairement le microbiote : l’équipe constate que le composé polylysine (PL sur visuel) perturbe temporairement la diversité du microbiote intestinal de la souris, un changement certes transitoire, jusqu’à 5 semaines, puis au cours de la période d'étude de 15 semaines, le microbiome de la souris « revient » à la normale. Et pendant la période de changement, les fonctions des microbes sont également modifiées.  

 

Les additifs nous privent indirectement de bactéries bénéfiques : L’alimentation nourrit le corps mais aussi les bactéries bénéfiques, et ces bactéries bénéfiques produisent des molécules et des composés ou « prébiotiques » qui nourrissent des centaines d'autres membres bénéfiques de la communauté intestinale. Or, comme l'expliquent les auteurs, les conservateurs ne sont ni dissouts ni absorbés dans le tractus gastro-intestinal supérieur et peuvent donc ensuite interagir avec les communautés microbiennes résidentes. Des données qui devraient intéresser les fabricants de produits alimentaires qui utilisent des additifs alimentaires antimicrobiens de qualité.

 

Car l’exposition répétée de notre microbiote à ces additifs pourrait, comme c’est le cas parfois des antibiotiques, favoriser le développement de résistances…

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