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MIGRAINE : Une maladie des œstrogènes ?

Actualité publiée il y a 5 années 6 mois 2 semaines
Frontiers in Molecular Biosciences
L'étude suggère que les hormones sexuelles affectent les cellules autour du nerf trijumeau et les vaisseaux sanguins connectés dans la tête, les œstrogènes jouant un rôle clé dans cette sensibilisation exacerbée des cellules.

Mais pourquoi les femmes ont-elles plus de migraines ? Les œstrogènes et autres hormones sexuelles pourraient bien être responsables de la prévalence plus élevée de la migraine chez les femmes, révèle cette étude de l'Universitas Miguel Hernández (Espagne). Des conclusions présentées dans la revue Frontiers in Molecular Biosciences qui suggèrent un traitement plus personnalisé de cette condition handicapante.

 

 La recherche révèle un mécanisme qui pourrait expliquer pourquoi les femmes ont plus de migraines que les hommes. Elle suggère que les hormones sexuelles affectent les cellules autour du nerf trijumeau et les vaisseaux sanguins connectés dans la tête, les œstrogènes jouant un rôle clé dans cette sensibilisation exacerbée des cellules. Un processus particulièrement en cause chez les femmes en âge de procréer présentant donc des niveaux plus élevés d’œstrogènes. Cette découverte ouvre une nouvelle voie prometteuse vers des traitements personnalisés pour les patients migraineux.

 

Le système trigémino-vasculaire à la source des migraines ? L’étude menée sur un modèle animal expérimental et in vitro révèle des différences significatives entre hommes et femmes ou mâles et femelles, « cependant il reste à préciser les corrélats moléculaires responsables de ces différences », explique l’auteur principal, le professeur Antonio Ferrer-Montiel : « Bien qu'il s'agisse d'un processus complexe, nous pensons que la modulation, par les hormones sexuelles, du système trigémino-vasculaire -constitué  du ganglion trijumeau, d’autres noyaux cérébraux et des vaisseaux des méninges- joue un rôle important dans le développement de la migraine. Jusque-là ce rôle n’avait pas été bien pris en compte ». L’équipe a passé en revue des décennies d’études sur les hormones sexuelles, la sensibilité à la migraine pour identifier le rôle de certaines hormones. Certaines (comme la testostérone) semblent protéger contre les migraines, tandis que d'autres (comme la prolactine) semblent aggraver les migraines via les canaux ioniques des cellules, qui contrôlent les réactions des cellules aux stimuli extérieurs, donc plus ou moins vulnérables aux facteurs déclencheurs de migraine.

 

L'œstrogène apparaît d’ores et déjà comme un candidat déclencheur clé : d’autres recherches seront nécessaires pour préciser l’impact des différentes hormones, cependant, l'œstrogène apparaît d’ores et déjà comme un candidat clé dans la survenue de la migraine. L’hormone a été naturellement suspectée comme un facteur déclencheur, en raison de la prévalence plus élevée de la migraine chez les femmes menstruées et par l'association de certains types de migraine avec des modifications des taux d'hormones liées aux règles. Ici, l'équipe réunit les preuves que les œstrogènes et les changements dans leurs niveaux rendent les cellules situées autour du nerf trijumeau plus sensibles aux stimuli. Ce qui favorise le déclenchement d'une crise de migraine.

 

Les recherches vont donc se poursuivre sur des modèles pré-cliniques, puis chez l’Homme avec pour objectif, si ces premières données sont confirmées, la mise en œuvre d’une médecine personnalisée pour le traitement de la migraine.

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