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MUSCU : Le muscle ne fait pas la force

Actualité publiée il y a 6 années 8 mois 2 semaines
Frontiers in Physiology
Les sportifs qui pratiquent avec des poids plus lourds gagnent plus en force musculaire

Cette étude de l'université du Nebraska-Lincoln contribue à expliquer pourquoi ceux qui soulèvent des poids plus lourds vont gagner plus en force que ceux qui soulèvent de plus faibles charges, avec plus de répétitions, en dépit d’une croissance similaire de la masse musculaire. En cause des adaptations neuronales qui donnent sens au concept de puissance du cerveau en suggérant que la force physique pourrait résulter autant de l'exercice du système nerveux que de l’exercice musculaire- contrôlé d’ailleurs par le cerveau !

Il est prouvé que soulever des poids plus légers mais avec plus de répétitions génère autant de masse musculaire que soulever, moins souvent, des poids plus lourds. Pourtant les sportifs qui pratiquent avec des poids plus lourds gagnent plus en force musculaire. Pourquoi ?

 

Cette équipe américaine a regardé comment le cerveau et les neurones moteurs, les cellules qui envoient des signaux aux muscles, s'adaptent en cas de pratique avec poids élevé vs faible poids. Ces travaux montrent qu’un poids plus lourd conditionne mieux le système nerveux à transmettre les signaux du cerveau aux muscles, ce qui augmente la force musculaire de manière plus importante qu’avec des poids plus légers. Les muscles se contractent lorsqu'ils reçoivent des signaux électriques des neurones du cortex moteur. Ces signaux circulent du cortex vers la moelle épinière, accélèrent dans la colonne vertébrale en sautant vers d'autres neurones moteurs qui excitent les fibres musculaires. En cas d’entrainement « à forte charge », le système nerveux active un plus grand nombre de neurones moteurs, les excite plus fréquemment ce qui explique un gain de force accru en dépit d’une croissance comparable de la masse musculaire.

La preuve est apportée ici sur 26 participants hommes invités à s'entraîner pendant 6 semaines sur une machine d'extension de jambes chargée 30% à 80% du poids maximal que les jambes sont capables de soulever. 3 fois par semaine, les participants ont été invités à pratiquer jusqu’à qu’ils soient dans l’impossibilité de faire une autre traction. L’expérience montre une croissance similaire du muscle entre les deux groupes, mais une augmentation de la force supérieure, d’environ 5 kg, dans le groupe à forte charge.

De l’activation volontaire des muscles : Les chercheurs ont également fourni un courant électrique au nerf qui stimule les muscles du quadriceps utilisés dans les extensions de jambe. Même à plein effort, la plupart des gens ne génèrent pas 100% de la force que leurs muscles peuvent produire physiologiquement. En comparant la force d'un participant non assisté avec la force maximale lorsqu'il est assisté par un courant électrique, les scientifiques peuvent déterminer la proportion de la capacité musculaire atteinte soit une mesure de l’activation volontaire des muscles. Ici, les chercheurs montrent que l'activation volontaire du groupe à faible poids passe, au bout de 3 semaines d’entraînement, de 90,07 à 90,22% vs pour le groupe à forte charge de 90,94 à 93,29%, soit une hausse de 2,35%.

Ces données ont des implications pour ceux qui pratiquent : l’entraînement avec un poids léger mais plus de répétition apparaît comme une option viable pour les sportifs qui cherchent à se construire une masse musculaire tout en évitant d’imposer un stress extrême sur leurs articulations. Ce type d’exercice est donc plus adapté aux débutants ou aux personnes plus âgées ou plus fragiles. En revanche, les sportifs aguerris qui cherchent à gagner en force musculaire préférerons travailler avec des poids plus lourds.

Mais quelle que soit la pratique choisie, on retiendra de cette étude que le cerveau, tout autant que le muscle, construit lui-aussi par adaptations neuronales, la force musculaire.

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