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OBÉSITÉ : Elle favorise le risque de cancer colorectal précoce

Actualité publiée il y a 5 années 4 mois 1 semaine
Jama Oncology
Les cancers du côlon et du rectum augmentent chez les jeunes adultes de 20 à 49 ans.

L’obésité liée à un risque accru de cancer colorectal à un stade précoce, c’est ce que souligne cette étude de l'Université de Washington : ses conclusions, présentées dans le Jama Oncology estiment jusqu’à multiplié par 2 le risque de cancer colorectal avant l’âge de 50 ans, chez les femmes en surpoids ou obèses. Une raison complémentaire s’il en fallait pour maintenir son indice de masse corporelle (IMC) dans la norme.

 

L’incidence du cancer colorectal augmente, son taux de décès associé diminue régulièrement depuis 1980, grâce au dépistage, en particulier par coloscopie. Cependant les cancers du côlon et du rectum augmentent chez les jeunes adultes de 20 à 49 ans. Le cancer colorectal à l'apparition précoce reste cependant relativement rare (environ 8 cas/100.000 personnes), mais comme ces groupes de population ne font pas l'objet d'un dépistage systématique, les cas sont souvent diagnostiqués à un stade avancé de la maladie et sont alors plus difficiles à traiter. Les chercheurs ont estimé qu'environ 22% des cancers colorectaux à début précoce auraient pu être évités si tous les participants avaient eu un IMC normal, c’est-à-dire compris entre 18,5 et 24,9. À l'échelle de la population, cela représente des milliers de cas de cancer colorectal évitables Cette analyse épidémiologique des facteurs de risque de cancer colorectal précoce, c’est-à-dire avant 50 ans, conclut à l’association avec un IMC plus élevé ainsi qu’avec un gain de poids progressif depuis le début de l'âge adulte.

 

Les chercheurs de l’Université de Washington (St Louis), de la Harvard T.H. Chan School of Public Health, du Brigham and Women's Hospital et du Massachusetts General Hospital ont émis l'hypothèse que l'épidémie d'obésité pourrait contribuer en partie à cette charge du cancer colorectal chez les adultes plus jeunes. L’équipe a analysé les données de 85.256 femmes âgées de 25 à 44 ans participant à la cohorte Nurses' Health Study II, débutée en 1989. Les chercheurs ont pris en compte les données de poids corporel tout au long de la vie, les antécédents familiaux, les résultats d'endoscopie, ainsi que les facteurs de mode de vie relevés tous les 2 à 4 ans. En 2011, 114 cas de cancer colorectal chez des participantes âgées de moins de 50 ans avaient été recensés.

  • Vs un IMC faible (18,5 à 22,9 kg/m2), les femmes dont l'IMC était le plus élevé (> 30) présentent presque 2 fois plus de risque de cancer colorectal précoce.

 

 

Des résultats qui soulignent à nouveau l'importance de maintenir un poids santé, dès le début de l'âge adulte, ici pour la prévention du cancer colorectal précoce, conclut Yin Cao, professeur de chirurgie à la Division de Sciences de la santé publique à l'Université de Washington et co-auteur de l’étude.

 

Quelles implications pour le dépistage ? L'American Cancer Society a récemment révisé l'âge recommandé auquel la plupart des personnes devraient subir une première coloscopie de dépistage. Les nouvelles lignes directrices recommandent un premier dépistage à partir de 45 ans. Cette étude confirme que la donnée « IMC » devrait être prise en compte dans la décision de dépistage précoce.

« Il existe peu de facteurs de risque connus du cancer colorectal précoce », ajoute le Dr Edward Giovannucci, de Harvard : « Si l'âge du dépistage est avancé avant l'âge de 50 ans, l'IMC peut être l'un des facteurs à prendre en compte. Pourtant, l'analyse des coûts et l'analyse risque-bénéfice pour le dépistage précoce devra encore être menée ». 

Enfin, les chercheurs soulignent qu’il s’agit d'une étude d'association et il est donc toujours possible que l'IMC vienne se substituer à d'autres facteurs de risque sous-jacents.

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