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OBÉSITÉ: Pourquoi l'aspartame ne favorise pas la perte de poids, au contraire

Actualité publiée il y a 7 années 4 mois 6 jours
Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme

Si plusieurs études ont suggéré des risques associés à la consommation d’aspartame, l’édulcorant a néanmoins été confirmé comme "sûr" par la dernière évaluation de l’Agence de sécurité européenne EFSA. On en consomme pour réduire ses apports en sucres, cependant… Cette étude du Massachusetts General Hospital (MGH) révèle un mécanisme possible qui contribue à expliquer pourquoi l’édulcorant aspartame ne favorise pas la perte de poids. Dans certains cas mêmes, l’aspartame pourrait bien favoriser la prise de poids, selon ces conclusions obtenues chez l’animal.

Les chercheurs américains montrent en effet que l'un des métabolites de l'aspartame, la phénylalanine interfère avec l'action d'une enzyme, la phosphatase alcaline intestinale (IAP) qui contribue à prévenir le syndrome métabolique - un groupe de symptômes associés au diabète de type 2 et aux maladies cardiovasculaires. Ainsi, la phénylalanine bloque l'effet bénéfique et protecteur de cette enzyme. Mais ce n'est pas tout, l'étude montre, sur l'animal que des souris recevant de l'aspartame dans leur eau prennent plus de poids et développent des symptômes supplémentaires du syndrome métabolique. "Les édulcorants comme l'aspartame sont conçus pour favoriser la perte de poids et réduire le risque de syndrome métabolique, ce n'est pas la première étude clinique et épidémiologique à suggérer que ces composés ne soient pas conformes à leurs allégations et peuvent même avoir un effet aggravant », commente l'auteur principal, le Dr Richard Hodin, du département chirurgie du MGH.


Dans une étude de 2013 publiée dans les Actes de l'Académie des Sciences américaine (PNAS), la même équipe constatait qu'ajouter l'enzyme IAP à l'alimentation de souris maintenues sous un régime riche en matières grasses pouvait permettre d'empêcher le développement du syndrome métabolique et de réduire ses symptômes chez les animaux déjà atteints. Ici, à travers une série d'expériences, l'équipe montre que

· l'activité de l'IAP est réduite lorsque l'enzyme est ajoutée à une solution contenant une boisson gazeuse light, avec aspartame mais reste stable lorsqu'ajoutée à une solution contenant une boisson sucrée,

· l'injection, chez la souris, d'une solution d'aspartame dans les segments de l'intestin grêle -le site de production de l'enzyme IAP- réduit significativement l'activité de l'enzyme. Mais l'activité IAP reste bien inchangée en cas d'injection de solution saline (placebo).

En pratique, les effets de la consommation de boissons light ou d'autres produits contenant de l'aspartame : sur 4 groupes de souris suivis pendant 18 semaines, dont 2 groupes recevant une alimentation normale, un recevant de l'eau potable avec de l'aspartame, l'autre de l'eau ordinaire et 2 groupes nourris avec un régime riche en matières grasses, avec soit aspartame soit eau ordinaire, l'équipe montre que,

· les souris avec régime riche + aspartame ont pris plus de poids que les souris avec régime riche et eau normale.

· Les 2 groupes de souris ayant reçu l'aspartame présentent des taux de sucre dans le sang plus élevés que les groupes sans aspartame, une intolérance au glucose et des niveaux plus élevés de protéine inflammatoire TNF-alpha dans le sang (un marqueur du type d'inflammation systémique associée au syndrome métabolique).

« Les gens ne comprennent pas pourquoi ces édulcorants « ne fonctionnent pas » ». En fait, ils vont renforcer la faim et favoriser l'augmentation de l'apport calorique. L'inhibition d'IAP contribue à expliquer cet effet contre-productif.

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