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ODORAT : Pourquoi certains ont du nez et d'autres pas

Actualité publiée il y a 6 années 11 mois 6 jours
eLife

Les neurones du système olfactif sont connectés aux neurones du cerveau et ils peuvent contribuer à mieux comprendre le développement neuronal et même à détecter les troubles neurologiques. Chaque individu a sa combinaison de neurones olfactifs déterminée par la génétique. Cette étude montre cependant qu’avec l'expérience de différentes odeurs, ces combinaisons de neurones évoluent. Finalement la génétique et l'environnement se combinent pour donner à chacun un odorat unique, démontrent ces travaux présentés dans la revue eLife.

Notre odorat est induit ou permis par notre organe olfactif du nez, composé de neurones sensoriels contenant des récepteurs qui détectent les odeurs. Il existe environ un millier de types différents de récepteurs olfactifs dans le nez, à comparer à seulement 3 types de récepteurs visuels dans l'œil et 49 types de récepteurs gustatifs sur la langue. De tous nos sens, notre système olfactif est le plus complexe et les combinaisons de signaux provenant de différents récepteurs olfactifs nous permettent de sentir un très large répertoire d'odeurs. Cependant on n'a jamais su totalement expliquer pourquoi certains d'entre nous ont « du nez » et d'autres pas. La recherche, menée par une équipe du Wellcome Trust Sanger Institute a porté sur des souris génétiquement identiques qui ont grandi dans différents environnements et des souris génétiquement différentes qui ont grandi dans le même environnement. Les chercheurs montrent sur les souris génétiquement identiques que ces souris vont développer différents récepteurs de l'odorat en réponse à des environnements distincts. Lorsque les chercheurs exposent les récepteurs du nez de souris à certaines odeurs au cours de la vie, ils constatent par séquençage de l'ARN, que si les gènes récepteurs présents étaient déterminés par la génétique, les gènes récepteurs actifs sont impactés par l'environnement. Ainsi, les expositions environnementales aux odeurs au cours de la vie déterminent les niveaux de cellules capables d'identifier chaque odeur (Visuel ci-contre).


Nature et Nurture : s'il est évident que le rôle des gènes, en particulier ceux qui codent les récepteurs olfactifs dans le génome, est très important dans la construction du tissu nasal, le nez se nourrit également de ses expériences. Ainsi, concluent les chercheurs, la construction cellulaire et moléculaire du tissu olfactif à un moment donné est déterminée non seulement par les gènes de l'organisme mais aussi par son histoire de vie. Les neurones olfactifs sont donc formés tout au long de la vie d'un individu.

En démontrant que le système olfactif s'adapte aussi à l'environnement, ce qui conduit à un plus grand nombre de cellules capables de détecter les odeurs associées aux plus fortes expositions, l'étude explique pourquoi des personnes, parfois génétiquement similaires ou proches, peuvent avoir des capacités olfactives complètement différentes. Les chercheurs voient dans ces nouvelles données des ouvertures pour la médecine personnalisée car les organes sensoriels de différentes personnes apparaissent donc « construits » différemment et peuvent donc réagir différemment, mais aussi une meilleure compréhension de la façon dont, plus généralement les neurones du cerveau sont organisés et fonctionnent.

April 2017 10.7554/eLife.21476.001 Variation in olfactory neuron repertoires is genetically controlled and environmentally modulated

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