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PARENTALITÉ : Donner plus d’autonomie c’est favoriser l’espérance de vie

Actualité publiée il y a 1 année 2 mois 1 semaine
Scientific Reports
Les enfants de parents surprotecteurs ont tendance à vivre moins longtemps (Visuel Adobe Stock 357702690)

Les enfants de parents surprotecteurs ont tendance à vivre moins longtemps, conclut cette étude d’une équipe de psychologues et médecins de la São Paulo Research Foundation (FAPESP) qui rappelle ainsi l’importance de donner de l’autonomie dans le cadre de l’éducation et de la parentalité.  Des conclusions publiées dans les Scientific Reports qui révèlent l’impact même sur la longévité des relations des enfants avec leurs parents.  

 

Ainsi, les hommes qui ont eu un père surprotecteur et peu d'autonomie pendant leur enfance encourent un risque 12 % de décès plus élevé avant leur 80 è anniversaire. Les femmes qui ont eu un père surprotecteur, encourent un risque accru de 22 % de décès au même âge. En revanche, les femmes qui ont été protégées par leur mère pendant leur enfance voient leur risque de décès réduit de 14 % au même âge. Enfin, les hommes qui ont vécu avec un seul parent dans l'enfance ont un risque 179% plus élevé de mourir avant 80 ans.

 

L’étude a suivi 941 participants à l'étude English Longitudinal Study of Ageing (ELSA), nés dans les années 1950 et 1960 et décédés entre 2007 et 2018 (445 femmes et 496 hommes). Les chercheurs ont analysé les données renseignées par questionnaires portant sur de nombreux aspects de l’enfance et de la vie, dont la structure familiale, le logement, la profession des parents et les relations avec les parents pendant l'enfance et l'adolescence ainsi que la qualité des soins et la protection apportée. L’équipe a pu ainsi rapprocher les données de parentalité et la longévité.

 

« Nous démontrons en chiffres ce qui est entendu sur la parentalité depuis de nombreuses années. Les relations bienveillantes et aimantes avec votre père et votre mère pendant l'enfance ont des répercussions sur le reste de la vie. Cependant, pour la première fois, nos résultats montrent comment la parentalité affecte la longévité », explique l’auteur principal, le Dr Tiago Silva Alexandre, professeur de gériatrie.

« De meilleures conditions de vie à l'enfance permettent de profiter de la vieillesse »,

ajoute l’auteur qui rappelle que l'autoritarisme, la permissivité et la négligence sont néfastes pour le développement des enfants.

 

La voie médiane est la meilleure : il s’agit ainsi d’éviter l'intrusion, qui prive les enfants d’autonomie, mais aussi la négligence ou la distance émotionnelle qui leur en donne trop. Ce que nous appelons le soin c’est :

« ne pas négliger et être présent sans surprotéger ».

L'étude est la première à révéler :

 

  • comment l'absence d'un parent ou des relations parentales déficientes peuvent réduire la longévité ;
  • un risque plus faible pour les femmes bien entourées par leur mère en raison, très probablement, de faibles niveaux de stress pendant l'enfance, puis à l'âge adulte ;
  • comment les relations parentales affectent profondément le comportement de l’enfant.

 

Et pour les dernières générations ? Bien que l'étude se concentre sur la longévité de la génération du « baby-boom », les chercheurs estiment que l'expérience des générations plus récentes n’est pas fondamentalement différente.

« Nous savons que les parents surprotègent désormais leurs enfants différemment, mais cela peut également avoir un impact ». L'étude met notamment en évidence un risque 179% plus élevé de mourir avant l'âge de 80 ans pour les participants masculins qui ont vécu avec un seul parent lorsqu'ils étaient enfants, une situation qui touche aujourd’hui plus de 15 % des enfants.

 

Une différence selon le sexe de l'Enfant ? L’étude met en effet en évidence une différence entre les sexes en termes d'impact sur la longévité de l'absence parentale ou de relations parentales négatives. Les parents surprotecteurs affectent davantage la durée de vie des filles que celle des garçons, et la présence d'une mère n'a d'effet positif que sur celle des filles. Les femmes semblent plus susceptibles d'intérioriser les émotions négatives et souffrent plus fréquemment de troubles mentaux, expliquent les auteurs, tandis que les hommes sont plus enclins à recourir à l’usage de substances.

 

« En tout état de cause, ces 2 facteurs sont étroitement liés à la longévité ».

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