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PARENTALITÉ : Fessées et claques à l’enfance et troubles psychologiques à l'âge adulte

Actualité publiée il y a 6 années 5 mois 1 semaine
Child Abuse & Neglect
Dans cette étude, la moitié des participants avait reçu des fessées ou claques durant l’enfance

On sait que les expériences négatives de l'enfance dont la maltraitance sont liées à de mauvais résultats de santé. Plusieurs études ont montré une association similaire entre la fessée, parfois encore considérée comme une punition « raisonnable » et les résultats de santé. Cette nouvelle étude démontre que la fessée et les claques sont reçues et perçues par l’enfant comme une forme de violence physique et émotionnelle qui favorise, comme d’autres formes de maltraitance, le risque de symptômes de dépression, de problèmes avec l’alcool ou d’usage de substances à l’âge adulte. Les conclusions de cette étude américaine menée sur 8.000 participants aujourd’hui adultes, et présentées dans la revue Child Abuse & Neglect, rangent définitivement ces formes de violence physique parmi les expériences défavorables de l'enfance et appellent à les aborder au même titre que d’autres formes de maltraitance lors des interventions de soutien à la parentalité.

 

Plusieurs études ont déjà montré les conséquences des punitions corporelles. Troubles de l'humeur, anxiété, et plus tard dans la vie usage de drogues et troubles de la personnalité, voir cette étude publiée dans la revue Pediatrics. Cette étude a regardé si ce que de nombreux parents considèrent encore aujourd’hui comme une punition raisonnable pouvait être considéré comme un abus physique et émotionnel, avec des associations similaires avec des problèmes de santé mentale à l’âge adulte.

 

Les chercheurs de l'Université du Manitoba, du Michigan, du Texas et des US Centers for Disease Control ont analysé les données de 8.316 participants à 'étude CDC-Kaiser ACE (Adverse Childhood Experience) pour regarder si une expérience de punitions comme la fessée ou les claques à l’enfance était liée à leur état de santé actuel. Avoir reçu des fessées à l’enfance a été défini comme en recevoir au moins quelques-unes chaque année (ou plusieurs par semaine ou plus). Les participants ont également été interrogés sur les autres formes de violence physique ou émotionnelle. Enfin, leur santé mentale a été évaluée, pour les symptômes de dépression, la consommation d'alcool, l’usage de substances ou les pensées ou tentatives de suicide. L’analyse montre que :

  • la moitié des participants a reçu des fessées ou claques durant l’enfance ;
  • les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’en avoir reçu ;
  • les participants déclarant en avoir reçu, sont plus susceptibles de présenter des symptômes de dépression, de consommer de l’alcool modérément ou en excès (OR : 1,23) ainsi que d’autres substances (OR : 1,32) et de tentatives de suicide (OR : 1,37) ;
  • les autres formes d'abus physique ou émotionnel à l’enfance sont également associées à ces mêmes résultats de santé ;
  • indépendamment des autres formes de violence, les claques et les fessées sont associées à un risque accru de consommation d'alcool modérée à forte, d'usage de drogues illicites et de tentatives de suicide, mais pas aux symptômes de dépression.

 

Certes, il s’agit d’une étude d’association et il est possible que les adultes ayant des problèmes de santé mentale soient plus susceptibles de se rappeler les expériences négatives subies à l’enfance. Cependant, ici, la fessée apparaît bien ressentie comme une forme de violence physique et émotionnelle, et doit, concluent les auteurs, être considérée comme une expérience négative à l'enfance, susceptible d’entraîner des problèmes de santé mentale à l'âge adulte, comme toute maltraitance physique ou émotionnelle.

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