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PARKINSON et MICROBIOTE : Quand l'alpha-synucléine voyage du cerveau à l'intestin

Actualité publiée il y a 7 années 2 mois 2 semaines
Acta Neuropathologica

Ce n’est pas la première étude à suggérer un voyage de l’alpha-synucléine, une protéine largement associée aux maladies neurodégénératives, du cerveau à l’intestin et vice et versa. Au point que certaines recherches ont même envisagé de nouvelles voies thérapeutiques par probiotiques. Cette nouvelle étude en laboratoire fournit des indices supplémentaires sur la voie suivie par la protéine. Cette fois, du cerveau à la paroi intestinale. Des travaux présentés dans la revue Acta Neuropathologica qui font avancer la compréhension des voies de diffusion systémique de la maladie.

L'alpha-synucléine se trouve naturellement dans le système nerveux, où elle joue un rôle important dans la fonction synaptique. Cependant, dans la maladie de Parkinson, la démence à corps de Lewy et d'autres maladies neurodégénératives appelées « synucléinopathies », la protéine s'accumule dans les neurones et forme des agrégats pathologiques.


De l'intestin au cerveau ? une première étude présentée dans le Journal of Experimental Medicine a révélé le rôle joué par le microbiome intestinal dans le développement de la maladie neurologique. Une autre étude présentée dans les Scientific Reports montre qu'il existe un processus qui « court » du microbiote au cerveau, via l'alpha-synucléine, la protéine précurseur de l'amyloïde. Et ses anomalies de pliage caractéristiques de toutes ces maladies neurodégénératives pourraient être le fait de protéines produites par nos bactéries intestinales. De là, on peut espérer pouvoir traiter la neurodégénérescence par probiotiques mais on peut craindre aussi des effets néfastes de la protéine, du cerveau vers l'intestin. D'autres preuves cliniques et expérimentales suggèrent également que l'alpha-synucléine « anormale » peut également « sauter » d'un neurone à l'autre et donc se propager entre des zones ou organes interconnectés.

Du cerveau à l'intestin : Ici, les chercheurs du German Center for Neurodegenerative Diseases (DZNE) (Bonn, Allemagne) confirment, avec ces travaux, que l'alpha-synucléine est bien capable de voyager, mais dans l'autre sens, du cerveau à l'estomac et qu'elle le fait suivant une voie spécifique : « On a émis l'hypothèse que le processus pathologique sous-jacent à la maladie de Parkinson commence dans le tractus gastro-intestinal et se déplace ensuite vers le cerveau », explique le professeur Di Monte, auteur principal de l'étude. Notre approche actuelle est d'examiner cette transmission de l'alpha-synucléine dans le sens opposé, soit du cerveau à l'intestin.

La preuve chez le rat : l'équipe a testé cette hypothèse cerveau-intestin à l'aide d'un vecteur viral permettant de déclencher la production d'alpha-synucléine humaine chez le rat. Le virus a transféré le modèle du gène de l'alpha-synucléine humaine spécifiquement dans les neurones du mésencéphale, qui a ensuite commencé à produire de grandes quantités de la protéine, comme dans la maladie de Parkinson. L'analyse des tissus révèle que, après s'être exprimée dans le cerveau, la protéine atteint les terminaisons nerveuses de la paroi gastrique. Puis les chercheurs identifient la voie précise suivie par l'alpha-synucléine pour ce voyage du cerveau à l'estomac. La protéine part du mésencéphale vers la « moelle oblongue », la région du tronc cérébral la plus basse puis atteint le « nerf vague » dont les fibres relient le cerveau à une série d'organes internes et atteint ainsi la paroi gastrique environ 6 mois après son expression initiale dans le cerveau. De plus, les auteurs constatent que certains neurones semblent avoir une propension particulière à prendre, transférer et accumuler l'alpha-synucléine.

L'alpha-synucléine est capable de voyager assez loin dans le corps, passant d'un neurone à l'autre et en utilisant de longues fibres nerveuses comme guides cependant si elle est bien détectée à l'extérieur du cerveau, cela ne signifie pas nécessairement que c'est là que la maladie a commencé, soulignent les chercheurs.

jan, 2017 DOI: http://dx.​doi.​org/​10.​1007/​s00401-016-1661-y Brain-to-stomach transfer of α-synuclein via vagal preganglionic projections

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